Karne – « Symposium of Torments » (2017)

Karne - Symposium of Torments (2017)
Parution :Format :Label :Univers :Pays :
29 avril 2017CDEpictural ProductionBlack MetalFrance (Grand-Est)

Karne - Symposium of Torments (2017)

Track-list :

1) False King Coronation
2) Pyre of Disloyalty
3) Waltz in the Shade
4) Enlightenment of the Flayed
5) Sempiternal Shackles of Savagery
6) Ave Patria, Morituri Te Salutant
7) Desire Achievment
8) As Below so Above
9) The Price of Fait
10) Among the Void

Line-up de l’album :

Apathy : Chant.
Bael : Batterie, artwork.
Raido : Guitare.
H.K.A : Guitare.

Membres additionnels :

Aucun.

 

Etant un fervent admirateur du magazine papier Metallian depuis ses débuts en français et même un peu avant avec les numéros en anglais, j’en ai découvert des groupes, surtout au début. Oui c’était dans les années 90 et un peu les années 2000. Avec le temps bien moindre – forcément avec l’avènement d’Internet – mais j’arrivais toujours à tirer mon épingle du jeu pour découvrir des groupes que je ne connaissais pas encore. Je suis tellement assoiffé de découvertes que je me suis tout de même étonné dans le numéro 101 à découvrir sur la compilation CD un groupe qui m’interpella dès la première écoute. Forcément un groupe de Metal extrême comme dans les premiers numéros des Metal Explosion et je dirai même du Black Metal. Je crois pouvoir dire que c’est mon style de prédilection avec le Death Metal et le Doom/Death.

Alors quel est ce groupe qui a su autant attirer mon ouïe impatiente ? Il s’agit d’un groupe français que je n’avais jamais entendu parler et écouté auparavant. Il est originaire de Lorraine dans la ville de Nancy et est maintenant dans le Grand-Est, il s’agit du groupe Karne avec des membres de Malevolentia, Heimsgard, Ferriterium et ex-Myrkvid.

Le nom du groupe m’a immédiatement fait penser au mot espagnol “carne” qui signifie en français “viande”. Directement en français, nous avons également “carne” qui est un terme très vulgaire et qui sert à désigner de la mauvaise viande servie à manger. Et je ne pense pas que dans le cas du groupe ce soit une référence à “carné” qui est un terme de fleuriste pour désigner une fleur ou une plante de couleur chair. D’après Eingeweide, la première chanteuse du groupe, sa vision des choses concernant le nom attribué au groupe est plutôt celle-ci :

 » Je perçois plutôt ce qualificatif comme un éventuel synonyme de « increvable » ou « tenace ». Quant à la lettre K, elle remplace la lettre C pour différentes raisons mais essentiellement pour des raisons esthétiques. Enfin, vu la conjoncture de nos vies respectives au moment de la création du groupe, le regard écœuré que l’on peut porter sur le comportement humain en général, notre désir unanime de cracher toute notre haine dans un black metal des plus hargneux, ce nom s’est imposé assez rapidement. Karne était aussi une manière de montrer à nos détracteurs qu’avant d’avoir notre peau, il faudra s’accrocher…  » (source : interview Le blog de eastfrontmag).

Karne
© HaiMe – Photography (https://www.facebook.com/HaiMePhotography/)

Leur première et seule démo « MMXII » est sortie en 2012 sur un CD-R, donc du pur fait-maison et de surcroît limitée, avec néanmoins une édition cassette chez Gorification MusiX dans la même année.

En novembre 2014, chez Quality Steel Records les Nancéiens sortent leur premier méfait intitulé « Faith in Flesh » qui reçut un bon accueil et qui leur permirent de jouer de Marseille jusqu’à Liège en Belgique en passant par la Suisse, avec des groupes tels qu’Inquisition, Svart Crown, Horna, etc.

Le line-up de Karne est un peu différent des deux premières productions de leur discographie. En effet, après le départ en 2015 du départ de Eingeweide la créatrice du groupe, le guitariste Apathy laissa tomber la guitare et prit sa place au chant en 2016. Le bassiste avait quitté également le groupe.

Et il a fallu attendre fin avril 2017 pour découvrir le deuxième album qui se prénomme « Symposium of Torments« . Il est sorti précisément le 29 avril chez Epictural Production (Malevolentia, Heimsgard…) en version digipack uniquement ; un très bel objet au look soigné avec un livret de 16 pages. Si nous mettons la pochette de l’album à plat avec celle de l’arrière du digipack, nous obtenons une fresque avec trois squelettes vivants dont deux nous accueillent au symposium proposé par Karne afin de nous exposer ses tourments et ses affres. Cet artwook du plus bel effet a été créé par Ars Goetia Design, qui n’est autre que Bael, le batteur du groupe.

Un beau programme qui n’annonce aucune joyeuseté et légèreté !

Musicalement, Karne propose un Black Metal mélodique de haut standing. Dès le premier morceau False King Coronation, je trouve dans la musique du groupe français une énergie semblable à celle du groupe norvégien Taake. Elle va à un rythme effréné mais dans ses passages les plus calmes, ce qui est rare, elle est très mélodique. Nous pouvons y déceler également des similitudes avec la musique des Polonais de Mgła, tout comme sur Enlightenment of the Flayed. Bael, le batteur martèle ses fûts tout le long de l’album, ce qui rajoute une violence supplémentaire à « Symposium of Torments« . Le mélange entre Taake et Mgła créé un savoureux et diabolique chaos : la musique de Karne, c’est de la sauvagerie à l’état pur. J’imagine qu’Apathy, dont la voix est excellente au passage, doit être très expressif sur scène et que les autres musiciens jouent à des rythmes endiablés, face à un public possédé et en furie.

Ave Patria, Morituri Te Salutant est le titre avec lequel j’ai découvert le groupe sur une des dernières compilations du magazine Metallian, dans le numéro 101 de la fin mai de cette année. Et je comprends parfaitement pourquoi j’ai accroché immédiatement à la musique Black Metal des Français. Une musique qui ne vous laisse aucun répit, qui est sans concession, brutale et mélodique à la fois avec cette touche à la Mgła. Je ne saurai pas l’expliquer davantage mais c’est le genre de musique qui me fait vibrer physiquement et émotionnellement.

Pendant Desire Achievment, la cadence ne faiblit pas. Nous pourrions comparer la musique de Karne à celle du Death Metal mélodique suédois, le fameux Swedish Death Metal que j’affectionne tout particulièrement mais ici en version bien plus Black Metal.

Décidément, sur As Below so Above nous retrouvons une nouvelle fois des riffs à la Taake et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai toujours apprécié ce genre de Black Metal teinté de Punk et de Rock’n’roll où ça joue vite et bien. Et de plus, votre être réagit à tout un panel d’émotions. Par exemple, la tête qui headbangue au rythme rapide de la musique ! Nous pourrions croire que la musique de Karne rend fou, tellement le rythme infernal nous enveloppe pour ne plus nous lâcher.

Et même avec quelques accalmies sur Among the Void avec des passages plus posés, c’est toujours de très courtes durées, et ça repart de plus belle pour ne pas laisser l’auditeur se reposer tranquille. Avec Karne, c’est un assaut musical et verbal violent où des corps sont démembrés, torturés, tout autant physiquement que moralement. Les thèmes de la musique du groupe sont la mort et l’agonie. Autant cette dernière est lente que la musique et les propos sont intenses, douloureux et brutaux.

En tout cas, la musique de Karne est terriblement efficace à tous les niveaux et ne laisse pas indifférent. La production est vraiment correcte et je pense sincèrement qu’il va falloir compter à l’avenir sur ce groupe français. S’il arrive à asseoir davantage sa personnalité, il pourrait devenir un des fers de lance de ce genre de Black Metal. Mais de toute manière, en étant sur un label comme celui de Epictural Production, nous ne pouvions qu’être face à un groupe de qualité. Et Karne est vraiment de ces groupes-là. « Symposium of Torments » est pour moi une réussite musicale et visuelle. Je souhaite au groupe un grand avenir !

Octobre 2017,
Rédigée par Metallic.

(Source : https://psychopathia-melomania.blogspot.com/2017/11/karne-symposium-of-torments-2017.html)

Karne
© Thomas Rossi pour Swiss Attack et Erika rossi pour Lady-Metal.com

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4 Comments

  1. Avec plaisir, aucun problème 😉
    Comme tu l'as bien précisé, le groupe était originaire de Nancy, mais dorénavant les 5 membres sont répartis sur tout le Grand Est. J'ai pigé récemment qu'il fallait qu'on fasse bien la distinction, notamment suite aux propositions de concerts.

    Bref. Encore merci pour eux, et au plaisir 😉

  2. Salut, tout d'abord merci pour ton commentaire et pour tes mots concernant ma chronique.
    Je n'avais pas l'information pour Nancy, c'est corrigé.
    Et pour les crédits photos, c'est de ma faute, je les avais préparé et j'ai tout simplement oublié de les indiquer. Donc je te remercie pour toutes les informations. J'ai modifié mon article en conséquence.
    Et d'ailleurs j'ai remarqué quelques trucs intéressants sur ton site 😉

  3. Merci pour cette belle chronique !

    Quelques infos cependant si vous souhaitez apporter des détails plus précis à votre article:
    Le groupe n'est plus de Nancy, mais du Grand Est.
    Lethal ne faisait pas encore parti du groupe au moment de l'enregistrement de l'album.

    Si vous pouviez créditer la photo de la première partie de l'article: HaiMe – Photography (https://www.facebook.com/HaiMePhotography/)

    Et celles à la fin de l'article: Thomas Rossi pour Swiss Attack et Erika rossi pour Lady-Metal.com

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