Caligula – « Not Too Short to Be Great » (2011)

(Par Metallic)

Parution : Format : Label : Univers : Pays :
Février 2011 LP Auto-production Avant-garde/Metal déjanté Belgique

Caligula - Not Too Short to Be Great (2011)
Track-list :

Line-up :

Michel Debois : Basse.
Catherine Seba : Claviers.
Sébastien Dispas : Batterie.
Laurent Wallraf : Chant.
Stéphane Hauwaert : Guitares.

Membres additionnels :

Aucun.

Aujourd’hui je vais vous parlez d’un groupe qui m’était totalement inconnu jusqu’à peu. Il s’agit du groupe Belge Caligula qui a sorti en ce début d’année sa première création entièrement auto-produite. Son doux nom est Not Too Short to Be Great et il peut être traduit par « Pas trop petit pour être grand ». Que se cache-t-il alors derrière cette entité et sa première création ?

Il suffit en premier lieu de regarder de plus près et d’analyser le packaging du CD. Sur la pochette apparait le logo du groupe couleur rouge sang. La pochette dessinée par le bassiste Michel représente un animal légendaire, le dodo. Il adore dessiner cet animal et il est représenté sous différentes postures. Le tout ressemble à une grande orgie de couleurs. Les dodos sont ornés de vignes, de lierres et de grappes de raisins rappelant la mythologie romaine et en l’occurrence le dieu Bacchus.

Des morceaux du dessin de la pochette sont repris en fond de page pour l’intérieur et l’extérieur du livret. Le délire continue avec la photo à l’intérieur du boîtier. Elle représente une maquette d’un somptueux bateau où est inscrit sur son support l’inscription suivante « Ceci n’est pas une maquette ».

Que ça soit la pochette, le livret et l’album, tout a été fait maison. C’est une grande chance et un bon point pour le groupe Caligula car il a ainsi pu gérer à sa manière la réalisation et la production du CD. Michel a pu représenter sa vision personnelle de l’album et le design est également de lui aidé de Stéphane le guitariste. Ce sont les deux membres originels du groupe. Et ils ont été rejoints ensuite par d’autres musiciens et un chanteur.


Parlons maintenant musique. Not Too Short to Be Great est composé de huit titres en anglais avec une durée d’une trentaine de minutes, dont voici une petite décomposition :

  1. Everyone Sucks But Us : Le premier titre veut dire « Tout le monde suce sauf nous ». Provocation ou humour ? Je continue ma découverte. Ce morceau est rythmé et principalement Thrash Metal avec quelques notes de clavier. Il reste en somme plutôt classique même si l’apport de clavier est assez rare dans ce style de musique. Ce dernier apporte une note de fraicheur dans la partition. La voix de Laurent est assez dure et ne lorgne pas vers le Heavy Metal. A la fin, nous entendons un bruit de chasse d’eau et un sonar.
  2. Bitte Gedulden Sie Sich Einen Augenblick ! : C’est un titre en allemand avec des paroles en anglais. Ce morceau est vraiment grandiloquent, théâtral et c’est plutôt une sorte de Heavy symphonique. La musique me fait penser dans son ensemble au groupe The Doors, de par la structure musicale et par le chant clair de Laurent qui est à s’y méprendre très proche de celui de Jim Morrison. C’est donc un morceau endiablé, entraînant et horrifique mais qui reste amusant au final.
  3. Rackham The Red : Rackham le Rouge est le célèbre pirate et personnage des aventures de Tintin et Milou dans « Le Secret de la Licorne » créé par le dessinateur belge Hergé. Michel le bassiste doit être un grand fan car la maquette de bateau se trouvant sur l’intérieur du boitier est en réalité une reproduction du vaisseau « La Licorne » piloté par un des ancêtres du capitaine Haddock. Pour en revenir au morceau en lui-même, le début est plutôt Heavy symphonique mais avec l’incorporation d’un saxophone. Ça n’est pas déplaisant et je trouve même ça original pour un groupe de Metal. Le morceau se poursuit jusqu’à une accélération très Death Metal que ce soit dans la musique comme dans le chant de Laurent avec des growls très réussis. Ce qui n’est pas sans rappeler un certain groupe français, j’ai nommé Carnival In Coal.
  4. Thrashing Puppies : Ce titre se traduirait par « Rosser (ou Battre) des chiots« . Une nouvelle fois l’humour est de mise car je ne vois pas un des membres du groupe le pratiquer réellement. C’est un morceau avec des airs à la The Misfits façon survitaminé. Les claviers sont parfois cheap et semblent faire parties d’une autre époque mais Catherine la claviériste s’en amuse. Caligula en joue pour accentuer le côté décalé de leur musique. Ce titre est au final à ranger dans le Death symphonique de très bonne facture.
  5. Per Qualche Euros In Plu : Titre en italien qui veut dire « Pour Quelques Euros En Plus« . Nous retrouvons du xylophone dans l’intro. Après celle-ci le morceau est principalement Thrash Metal. Un coq chante en fin de chanson. C’est le morceau le plus classique du groupe je trouve même s’il reste très bon mais à mon avis il n’est pas assez décalé par rapport aux autres titres.
  6. Hard Rock And Roll : Le début est une sorte de Thrash Metal plutôt énergique qui va laisser place à du Ska avec du saxophone et du clavier. Le groupe alterne ces deux styles avec la basse jazzy de Michel. C’est qu’on se mettrait à danser mais nous n’en avons pas le temps, les changements de rythmes sont trop fréquents. Le titre du morceau représente bien la musique ici jouée car il y a ce mélange des genres qui est inhabituel et pourtant ça reste très intéressant. Du moment que c’est bien exécuté, ce que Caligula réussit haut la main sur ce morceau.
  7. Threatened By Your Slip : Le titre est original. Le morceau l’est moins mais j’exagère. C’est juste que ce morceau est encore une fois très proche d’un The Doors avec ces claviers façon orgue et la voix incroyable de Laurent qui a des accents de celle de Jim Morrison mais avec plus de punch. Nous retrouvons l’incorporation de voix Death Metal par moment. Un excellent morceau.
  8. The Great Supervillain : Au début, nous entendons une sirène de police et l’intro est plutôt calme avec ce saxophone chantant. C’est une nouvelle fois du Thrash Metal avec cette fois-ci l’incorporation bien dosée de claviers symphoniques. La voix de Laurent est tantôt Death Metal tantôt Indus. A la fin du morceau, nous entendons un public qui acclame tel la fin d’un spectacle réussi qui ici serait du genre cabaret ou pièce de théâtre humoristique.

Leur musique part dans tous les sens et est très variée, trop peut-être ? Non le groupe même s’il tape dans différents styles de musique (Thrash, Death, Heavy, Ska, Rock, Jazz, etc.) n’est en aucun cas désordonné. L’ensemble reste toujours cohérent et la galette se digère facilement. Il n’est pas toujours original mais il a sa propre personnalité et son propre univers, c’est-à-dire un humour solidement ancré. Les textes composés par Michel le bassiste sont vraiment barrés. Ils sont dignes de ceux d’un certain Kurt Cobain. Le maître mot du groupe est de ne surtout pas se prendre au sérieux. Caligula est ici pour s’amuser des genres, de lui-même et de tout mais en aucun cas de politique, de religion ou de choses trop sérieuses. Ça n’intéresse nullement les membres du groupe. Caligula délire beaucoup au fil de l’album ou sur scène mais il ne néglige en aucun cas la qualité de leur musique.

La composition de cet album a été très travaillée et chaque instrument a une place importante. Stéphane à la guitare n’est pas là pour nous inonder de technique, au contraire sa rythmique est vraiment excellente. La basse de Michel n’est pas en reste et elle a un côté punk et jazz par moment que j’aime beaucoup. La batterie de Sébastien se veut plus discrète mais elle est présente et bien exécutée. Les claviers de Catherine sont aussi déjantés que les paroles et aussi variés que le reste de la musique. Le plus impressionnant pour ma part est le chant de Laurent qui me fait penser de façon plus ou moins forte à celle de Jim Morrison. Il a une sacrée voix, puissante et plaisante. Elle accentue le côté théâtral de l’album.

Not Too Short to Be Great est vraiment une très bonne surprise. Je peux le dire sans problème et je l’assume, cet album est une réussite. Il est certes plutôt court mais Caligula nous y dévoile toutes ses qualités de compositions, d’interprétations et un humour décapant. Le groupe nous démontre fièrement qu’on peut proposer une musique de qualité et sérieuse tout en s’amusant et en délirant. Je ne peux que souhaiter au groupe de réussir et de pouvoir s’exporter le plus largement possible car un groupe de ce type reste plutôt rare de nos jours. Ce premier album auto-produit était risqué mais ils ont réussis où d’autres auraient échoué.

Je ne peux qu’espérer maintenant deux choses : qu’ils fassent au moins une date en France dans les prochains mois et qu’un second album naisse très vite.

Septembre 2011,
Rédigée par Metallic.

Caligula

Myspace

www.myspace.com/caligulabelgium

Où se procurer l’objet ?

Bandcamp du groupe
Ou par mail : caligulabelgium@gmail.com

12 euros pour la Belgique / inside Belgium
15 euros pour l’internationnal / for the rest of world
Frais d’envoi inclus / shipping included
www.caligulabelgium.com

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