The Advent Equation – « Limitless Life Reflections » (2012)

(Par Metallic)

Parution : Format : Label : Univers : Pays :
11 octobre 2012 LP Auto-production Death Metal mélodique et progressif Mexique

The Advent Equation - Limitless Life Reflections (2013)
Track-list :

1) Glimpse of What May Be
2) On Darkness
3) Purification Lapse YouTube
4) A Descent Into the Unreal
5) Visions of Pain YouTube
6) Afterlife Evolutionary
7) Hopeless
8) A Violent Motion YouTube

Line-up de l’album :

Margil H. Vallejo : Basse, chant clair.
Roberto Charles : Batterie.
Luis Gomez : Guitare.
Esau García : Clavier.
Daniel Cordoba : Chant, guitare.

Membres additionnels :

Mónica Krull : Chant.

Je trouve que nous ne parlons pas assez de la riche scène Metal d’Amérique Latine. Nous sommes souvent focalisés sur les Etats-Unis, la Scandinavie et les autres pays d’Europe principalement. Je suis donc fier aujourd’hui de vous parler d’un groupe qui est du Mexique ! D’ailleurs le pays est connu pour sa scène underground mais là ne vous attendez pas à un groupe dit extrême.
The Advent Equation est né en 2008, et dans la même année le groupe a sorti un EP nommé « Sounds From Within«  la même année, enregistré dans leur ville natale, Monterrey au Mexique. Grâce à la distribution nationale par le label Asenath Records et au retour positif du public, le groupe a eu la possibilité de jouer dans des concerts importants et festivals à travers le Mexique. Ils ont ouvert pour True, Haggard, et plus récemment, Opeth.
Leur premier album « Limitless Life Reflections«  dont je vous parle aujourd’hui fût enregistré, mixé et produit par Alberto « Charles » Leal au Psicofonia Productions, puis masterisé par Jens Bogren (Opeth, Katatonia, Amon Amarth, Devin Townsend Project, Kreator, Daylight Dies, Draconian, Enslaved, Ihsahn, Ne Obliviscaris, Pain of Salvation, Paradise Lost, Soilwork, etc.) aux studios Fascination Street à Örebro, en Suède.
L’artwork de la pochette a été divinement réalisé par le londonien Colin Marks (Nevermore, Scar Symmetry, All Shall Perish, Saille, Fleshgod Apocalypse, etc.) de Rain Design Song.
Crédits : Haione Photography
The Advent Equation

Que nous proposent donc les Mexicains de The Advent Equation musicalement ? Sûrement un mix de tous les groupes précédemment cités. Allons-y pour le décorticage !

Après une intro plutôt symphonique et moderne, le côté Metal progressif de Glimpse of What May Be se fait sentir et sera vite renforcé par la voix claire de Margil. Dès l’apparition de ce chant, la musique se veut très aérienne, mélodique et a un côté magique. Elle est en retrait mais est là pour appuyer cette voix claire (qui est excellente au passage). Des éléments futuristes interfèrent ici-et-là telle une bande annonce d’un film de science-fiction voir d’anticipation. Les changements d’ambiance et de rythmes sont très bien gérés et ce intelligemment. Il y a même un passage avec des growls et ces derniers sont très digestes mais peut-être un peu trop étouffés.  La voix claire a vraiment une place capitale je trouve. Un passage calme et les guitares s’envolent. Elles sont grandioses. Je tiens également à mettre en avant le travail remarquable du batteur. Non vraiment la fin de ce morceau me transporte et évidemment je ne peux m’empêcher de penser à un groupe qui utilise également  magnifiquement ses guitares, c’est Opeth. Beaucoup de similitudes mais The Advent Equation ne copie pas les maîtres suédois ; il s’en inspire et ils ont tous deux cette originalité, cette mélodicité personnelle. Rien que ce premier morceau est une claque monumentale pour moi. Oui ce morceau est énorme, c’est du grand art et le groupe place la barre très haute dès le départ.

Les notes du clavier sur le début du morceau On Darkness font très seventies et le côté piano très musique classique. Passer de cette intro à des growls teintés du meilleur du Death Metal mélodique vers une partie acoustique magique, montre le travail remarquable de composition de « Limitless Life Reflections« . On Darkness est si symphonique, mélodique et progressif qu’il me faut plusieurs écoutes pour en apprécier pleinement toute sa richesse. Même aujourd’hui il me surprend toujours, j’y découvre encore des notes magiques qui viennent glisser dans mes oreilles jusqu’à exploser dans tout mon être tel un envol d’oiseaux, si coordonné, précis mais si fou et grandiloquent. Après une journée de travail bien fournie, je peux vous dire que je me purifie de sons hautement salvateurs. The Advent Equation est davantage dans le Metal Progressif qu’Opeth, qui utilise plus de growls dans ses morceaux. Les parties acoustiques ici-et-là rajoutent du volume à l’ensemble et le claviériste entame sur chaque morceau une danse digne de la valse, par exemple. Je vous parlais des seventies et les claviers avant la partie finale me font penser un peu à ceux de The Doors d’ailleurs.

Ces parties au clavier ont vraiment une importance capitale dans la structure de chaque morceau qui compose cet album. Que dire de la précision et de la justesse des riffs ? La musique de The Advent Equation est très proche parfois du Doom/Death mélodique avec cette voix puissante et caverneuse. Purification Lapse est un régal musical.
C’est complexe et majestueux à la fois, ascensionnel dans les émotions et certaines de ces celles-ci sont déstabilisantes parfois. C’est un tourbillon qui vous emporte.

L’harmonie et l’union opèrent de nouveau avec A Descent Into the Unreal, le clavier domine et excelle. La guitare et le chant viennent contrebalancer ces mélodies voluptueuses. Comme je vous le disais c’est une véritable danse qui s’opère, qui est parfaitement réalisée et maîtrisée. A noter un excellent passage à la basse juste avant une partie plus complexe, et s’enchaîne ensuite une partie acoustique vraiment belle. Il n’y a pas à dire la magie opère de nouveau. C’est bien une descente dans le monde irréel que propose The Advent Equation. Je m’y perds volontiers et les chœurs féminins de Mónica Krull sont également les bienvenus dans cet univers musical extrêmement riche et parfait, sans fausse note. Quel final de plus, le clavier et la guitare acoustique dans une danse amoureuse me bercent au point que je n’ai plus envie que ça s’arrête.
Crédits : Haione Photography
The Advent Equation

Heureusement l’album n’est pas terminé. Le prochain morceau très calmement nous propose une partie acoustique tout droite sortie des hautes sphères musicales. N’allez pas croire que Visions of Pain est une ballade, le rythme est juste tranquille et posé, plutôt moderne et pourtant certaines sonorités des seventies sont toujours là. Une nouvelle fois un important travail au clavier. Après cette longue intro c’est l’envolée de la guitare rythmique. Tel un Opeth, c’est réalisé d’une main de maître.

Afterlife Evolutionary est un titre plus rythmique et plus  rentre-dedans, plus catchy en fait. Moins de parties acoustiques mais davantage de riffs tranchants et prenants tels un Meshuggah par moments et uniquement accompagnés de growls. Le clavier n’est pas délaissé, au contraire il est omniprésent et indispensable à la musique du groupe.

La suite ne va pas me contredire et Hopeless est bien plus proche de ce que propose le groupe suédois Opeth. Sauf qu’ici il y a l’apport de la voix féminine qui a son importance : elle tempère les growls de Daniel qui sont si puissants et profonds. Il y a une dualité entre douceur et brutalité. Celle-ci est sublime et est ici très bien réalisée. Les émotions y sont multiples, progressives et intenses.
Instant mélancolique au clavier sur A Violent Motion, il me prend aux tripes jusqu’à ce que les guitares aux riffs affûtés fassent leur apparition et continuent à me transcender. Les guitares parfaitement maîtrisées emmènent tout sur leur passage, en symbiose avec ce fantastique clavier. Tous les ingrédients d’un bon cru y sont présents. Rien n’est laissé au hasard et le résultat est superbe. Je vous l’ai déjà indiqué mais je le répète, le travail du batteur est impressionnant ! Il est vrai qu’au niveau de la production la batterie est un peu en retrait mais elle n’en est pas moins capitale.

Pour conclure, je dirai que ce premier album de The Advent Equation est une pièce maîtresse à posséder impérativement. Elle s’adresse à tous les fans de Death Metal mélodique et progressif. Enfin pas uniquement mais également pour la plupart des metalleux. Car la musique des Mexicains est si bien amenée et composée que vous vous laisserez charmer très rapidement, je pense. Tout y est parfait, chaque note est fantastique et rien n’est à jeter dans cette première réalisation du groupe.

Aucune déception pour ma part et aucune faiblesse, sauf d’être trop court. Non je plaisante, « Limitless Life Reflections«  est un véritable chef d’œuvre que je vous conseille vivement et sincèrement.
Je souhaite que la popularité de ce groupe du Mexique grandisse davantage, il le mérite vraiment. Je lui souhaite en tous les cas une longue carrière.
Une réussite vous dis-je ! Et je vous le répéterai autant de fois qu’il le faudra s’il le faut.


2014/Février 2015,
Rédigée par Metallic.
Crédits : Haione Photography
The Advent Equation

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