Moonsorrow – Live Paris (14/03/2011)

Moonsorrow

Rencontre sacrée…

Texte : Lucy Dayrone.
Photos : Metallic.

PaganFest 2011
Moment : 14/03/11.
Lieu : Le Trabendo (Paris 19ème).

Difficile de se débrouiller pour assister à l’entier du festival et pour cause : lundi jour travaillé, 16h30 horaire où la vie professionnelle en retient plus d’un. Faisant partie de ces mauvais plannings, je n’ai pu assister qu’à 20 secondes de Varg avec un caverneux « Thank you ! », au concert de Moonsorrow et à la mise en place de la scène pour Unleashed.

Oui, payer un billet 33 euros pour n’assister qu’à 45 minutes de concert c’est moche, mais c’est Moonsorrow. Alors au diable l’avarice et bonjour Le Trabendo !

Lorsque j’arrive, quelques oiseaux noirs squattent les hauteurs tandis qu’en fosse le pogo y va bon train, avec une heureuse foule. Pourtant elle reste clairsemée… En échos à cela j’ai eu la date, l’heure évidemment mais aussi l’affiche. Chacun venait pour un groupe en particulier, comme moi.

Je me place directement à la barrière, sur la droite faute de mieux. La scène se prépare et je peux voir les membres de Moonsorrow vaquer à leurs occupations musicales. Pour certains ce n’est rien, pour moi c’est énorme. J’attendais l’occasion de les voir en concert depuis des années, mais surtout voir de tels artistes affairés à la tâche minutieuse du bon fonctionnement de leurs instruments, c’est un partage indirect, presque intime pour tout fan qui se respecte.

Enfin, la lumière réduit, la fosse se remplit mais pas autant que le groupe précédent. Tout le concert durant, la ronde du pogo prendra plus de place que le public au headbang cadencé. Dommage.
La set-list est introduite par des bruits de pas dans les broussailles ou la neige, interlude certainement tiré du dernier album Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa, puis le groupe se place sur scène, laissant le micro de Mitja seul. Est-il absent ? Mais non ! Les premières notes s’envolent tandis qu’il surgit de l’arrière de la scène. Le rythme s’endiable instantanément, les poings se lèvent : « Kuin Ikuinen » de l’album Suden Uni embrase la fosse. Toutefois, je suis un peu déçue par le clavier qui me paraissait aphone tant le son était recouvert par les guitares, tout comme le micro de Ville, qui n’avait à mon avis pas reçu le réglage adéquat. Pas de quoi savourer pleinement la belle langue finnoise… mais pas de quoi bouder non plus.


Moonsorrow @ Le Trabendo, Paris 14/03/2011

Markus, au clavier, est d’une discrétion effrayante. Plutôt en retrait de la lumière, penché, les cheveux caressant les touches, ancré dans sa musique un point c’est tout.

Précédent le second titre « Muinaiset » de l’aLbum Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa, Ville nous signifie qu’il est heureux de retrouver Paris après toutes ces années… Sur ce titre, des gens montent un peu trop souvent sur scène pour slammer. Ça me dérange… Henri aussi. C’est ainsi qu’après le troisième titre « Sankaritarina » de l’album Voimasta Ja Kunniasta, il prit la parole pour dire qu’il ne donnait pas acte à cela, car on ne respectait pas leur matériel… et les artistes, ce qui ne changea absolument rien. En effet, Ville a dû à plusieurs reprises se reculer pour ne pas se prendre un d’jeun’s dans la guitare. Mais bonne âme, ce dernier préférait sourire et passer outre.

Quatrième titre « Kivenkantaja » de l’album Kivenkantaja. Une chanson qui réunit la masse en un seul bras tendu vers la scène, dans une vague de force passionnée. Mais Henri a un problème avec sa guitare dont la sangle lâche. Il joue alors agenouillé, guitare posée sur le sol, manche en l’air tandis qu’on lui prépare une seconde guitare. Mais cette dernière a besoin d’être réaccordée selon Henri. Pendant ce temps, Mitja prend d’assaut les amplis de retour de son pour offrir un petit show de son cru, accompagné de sa superbe guitare personnalisée, née en octobre 2010. Pour rappel, il existe une vidéo de sa réalisation chez Amfisound.

Moonsorrow @ Le Trabendo, Paris 14/03/2011

Puis tout est rentré dans l’ordre avant que ne se rallument les lumières. Moonsorrow est applaudit, sifflé, suivi de bis repetita et Ville précise qu’il s’agissait de la dernière chanson. En guerrier serein face la mort, il assure que tout a une fin, pointant trois fois du doigt vers le public avec trois « you will die » avant de le pointer vers lui en disant que lui aussi mourrait un jour. Toutefois, grand pince, il nous accorde au nom du groupe un cinquième titre, « Kuolleiden Maa » de l’album Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa qui va alors soulever tous les esprits vers un temps révolu, comme un voyage dans le temps où la musique est notre seule guide.
Ambiance exclusivement bleutée, musique transcendante, longueur d’onde exacte, tout est fait pour que chaque vibration creuse et trouve en nous cette profondeur ténébreuse où notre force est enfouie. Ainsi libérée au milieu du morceau, elle surgît et frappe la scène avec une telle puissance que le moment devient intemporel. Nous. Moonsorrow. La musique.

Moonsorrow @ Le Trabendo, Paris 14/03/2011

Enfin les notes s’espacent, il ne reste plus que trois accords répétitifs entre les instruments. Nos guerriers se tiennent droits comme des piliers de fierté, les accords glissent dans un son grave, encore une fois puis s’éternisent avant de s’étrangler dans les amplis tandis que les vikings ont abandonné leurs instruments sur place. Marko frappe une dernière fois les peaux de sa batterie dans ce même mouvement répétitif, plus lent, quitte la scène et nous laisse face à des sons mourants, dans les ombres bleues de la mort.

Coupure sans transition, lumière trop forte, la déconnexion est violente et difficile.
Un fond sonore rattrape notre brutale chute avec un extrait du titre « Matkan Lopussa » de l’album Kivenkantaja interprété par Janne Pertillä.

Après avoir plus ou moins assimilé cette rupture, un petit tour du côté du merchandising s’impose. Déception, presque rien, égal pour tous les groupes : même prix, même produit. Il n’y a que le logo qui change. Prix d’ailleurs assez élevé et choix quasi nul.
Il est temps de sortir, le planning n’attend pas. Dehors il fait légèrement froid, le ciel de Paris peine à offrir ses étoiles, mais j’en vois encore cinq derrière moi, constituant la constellation Moonsorrow.

Set-list Moonsorrow :

1) Kuin Ikuinen
2) Muinaiset
3) Sankaritarina
4) Kivenkantaja
5) Kuolleiden Maa

Mars 2011,
Rédigé par Lucy Dayrone.

PaganFest 2011 @ Le Trabendo, Paris 14/03/2011

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