Enslaved / Negură Bunget / Vulture Industries – Live Paris (25/04/2011)

Enslaved / Negură Bunget / Vulture Industries

(par Metallic, Vlad Tepes & Bloodhound)

Circling Above And Within
Moment : 25/04/11
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).


Regard de passion : Atypique réunion

(par Metallic)

Etant un habitué du Nouveau Casino et vu la taille de cette salle, mieux vaut arriver en avance, ce que je me suis empressé de faire mais la foule était déjà présente avant l’heure dite d’ouverture des portes, c’est-à-dire 19 heures.

La soirée affichera complet malgré le passage le même soir au Divan du Monde, du cultissime groupe de Death Metal Technique Atheist et du groupe de Grind/Death à la Carcass, Exhumed.

I. Vultures Industries : Avant-gardisme…

Je ne connais pas le groupe norvégien Vulture Inustries que ce soit sur scène ou sur albums. Pas de pré-écoute sur leur Myspace, j’y suis allé en espérant une surprise musicale vu les photos d’eux pour la promotion de leur album sorti en 2010 chez Dark Essence, The Malefactor’s Bloody Register.

Mais ici, ça ne s’est pas produit car il n’est pas aisé de rentrer dans leur musique et leur univers. Sur le papier, on nous parle d’Avant-garde Black Metal et effectivement nous sommes très loin du True Black Metal typique de la Norvège. Nous sommes d’avantage proche de groupes comme Arcturus mais en plus brutal et psychédélique voir théâtral au niveau du chant.


Vulture Industries @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Les musiciens sont tous pieds nus, ce qui est chose rare. Le problème pour eux, c’est que la scène est réduite d’une part par la présence de la batterie de Cato (Enslaved) et d’autre part de la plupart des instruments traditionnels et des claviers du groupe Negură Bunget. Du coup, le set et le jeu de scène de Vulture Industries sont brouillons et surtout limités.

Chaque membre est habillé de la même manière, avec chemises blanches et bretelles style cabaret mais le chanteur est le plus représentatif. Il s’articule sur scène tel un pantin.

Vulture Industries @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Ils ont joué une bonne demi-heure en donnant tout ce qu’ils pouvaient malgré la petitesse de la scène. Le gros point négatif était la voix que je n’entendais pas distinctement, ça variait selon les moments. Puis le son était assez confus et brouillon.

En conclusion, je dois dire que le groupe n’a pas démérité et m’a même donné envie de les découvrir d’avantage car leur univers est intriguant et burlesque. Les musiciens étaient bons et le chanteur était aussi hystérique qu’un chanteur Punk des années 70-80. Donc je dis « Oui » pour les revoir mais dans de meilleures conditions.

II. Negură Bunget : Voyage captivant…

La scène s’est vite vidée pour laisser place au nombreux instruments contemporains comme traditionnels du groupe roumain Negură Bunget.

Le set démarre immédiatement avec une instrumentation trop courte à mon goût par l’utilisation du Tulnic, un instrument à vent anciennement joué par les femmes roumaines depuis des générations dans les Monts Apuseni appartenant à la chaine des Carpates Occidentales au cœur de la Transylvanie.

Negură Bunget @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Car ce soir Negură Bunget va tenter de nous faire plonger dans la brume des forêts et des montagnes de la Transylvanie. Il y arrivera pour ma part merveilleusement bien. Il suffisait de fermer les yeux et d’écouter la richesse et la profondeur de leur musique, un voyage captivant et extraordinaire dans les Carpates afin de mieux comprendre leurs traditions locales.

Chaque instrument a son importance pour nous faire plonger dans l’histoire et les profondeurs de l’ancienne Roumanie, que ça soit avec les instruments traditionnels comme le xylophone, la wooden flûte, le kaval, le frula, les percussions, la flûte de pan ou avec les instruments plus modernes comme les claviers, les guitares et la basse aux sons légers.

D’ailleurs ce voyage démarre véritablement avec le morceau « Pămînt » accompagné de ses cloches de vaches et de sa flûte de pan.

Negură Bunget @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Chaque partie forme un tout, une osmose où chacun s’y retrouve, les claviers d’Inia sont beaux, la voix d’Ageru même placé en retrait sur scène est tantôt Black et claire puis parfois libère des chuchotements et des murmures qui s’égarent dans la salle tout comme l’utilisation de la langue roumaine ancienne tel un guide dans la montagne, les guitares d’Urzit et de Fulmineos sont éthérées et légères puis la basse de Gădineț toujours au centre de la lumière.

La plupart des morceaux seront tirés des albums Vîrstele Pămîntului (2010) et Om (2006) mais nous aurons également la chance ce soir-là d’entendre pour la première fois sur scène le morceau « La Marginea Lumii » tiré du EP Poartă de dincolo sorti le même jour chez Code666.

Le son fût très bon et les lumières retranscrivaient superbement bien la brume des forêts des Carpates entre lumière et obscurité.

Negură Bunget @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Leur prestation était en partie parfaitement exécutée et ce encore une fois à cause du manque de place sur scène. Je suis persuadé que sur une scène bien plus grande, le groupe nous emmènera littéralement au fin fond de la Transylvanie dans un voyage transcendantal où l’homme trouve enfin sa place au sein de la Nature.

Set-list Negură Bunget :

1) Țara de Dincolo de Negură
2) Pămînt
3) Cunoasterea Tacuta
4) Norilor
5) Hora Soarelui
6) La Marginea Lumii
7) Dacia Hiperboreană

III. Enslaved : Tel un guerrier…

Comme pour beaucoup de personnes, je garde un merveilleux souvenir de l’année 2009, passage du groupe norvégien Enslaved à l’édition du Hellfest à Clisson (France) et pour d’autres leur show spécial et unique au Hole In The Sky en Norvège. Je pourrais également vous parler de l’année 2008 et de leur show épique à la défunte Locomotive (Paris) mais le passé reste le passé.

Nous sommes en 2011 et après un concert beaucoup trop court sur la tournée de Dimmu Borgir fin 2010, je peux enfin profiter du groupe Enslaved en tête d’affiche et ce au Nouveau Casino, une salle parisienne où la proximité avec les groupes est excellente.

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Le groupe norvégien nous assomme directement avec 3 titres de leur dernier album Axioma Ethica Odini sorti en 2010 chez Indie Recordings et surtout leur titre phare « Ethica Odini » où la voix gutturale et criarde de Grutle s’alterne merveilleusement bien avec celle du claviériste Herbrand. Le morceau est intense et soutenu, Enslaved ne nous laisse aucun répit. Il est représentatif de leur évolution musicale, de la puissance dégagée dans leur musique. C’est lumineux !

Je regretterais ce soir le son du micro de Grutle qui est trop faible à mon goût mais l’ensemble est beaucoup moins brouillon que le show de Vulture Industries.

Grutle communique avec le public entre chaque morceau avec beaucoup d’humour et de simplicité.

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Cela n’empêche pas que chaque membre reste concentré dans son jeu pour nous délivrer un show unique comme à chacun de leur concert et ce soir, ils ne dérogent pas à la règle. On peut regretter légèrement que leur prestation soit toujours identique. Cato à la batterie fait son travail précisément sans prises de risques. Ivar à la guitare reste totalement concentré et tout en finesse derrière sa chevelure. Herbrand est au fond derrière son clavier et un peu à l’abri des lumières. Ice Dale est toujours torse nu pour nous faire son show lui et sa guitare telle une envolée guerrière sur le champ de bataille et Grutle est le maître d’œuvre de cette cérémonie viking.

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Au final, si Enslaved ne prend pas de risques sur scène, je ne leur en veux nullement car leur musique est tellement bien exécutée avec passion et sincérité.

Le seul regret de cette fabuleuse soirée est que la set-list du groupe norvégien soit la même que celle de leur passage fin 2010 au Bataclan, avec 2 titres supplémentaires et un maigre rappel. La part belle sera faite au nouvel album avec 5 morceaux et ensuite nous avons eu le droit à 2 morceaux de l’album Ruun (2006) dont un en rappel et 2 morceaux de l’album Isa (2004) ainsi que l’éternel et emblématique morceau de leur passé « Allfaðr Oðinn« . Voilà mon seul regret de la soirée, pourquoi laisser de côté son passé car aucun morceau de la période 1994-2003 ne sera joué ce soir alors qu’on y trouve de pures merveilles viking. Tant pis car j’ai de nouveau passé un excellent moment et terminé le show par une de mes chansons préférées, « Isa« . Un délice.

Le groupe se retire de la scène pour enfin revenir nous jouer un seul rappel, « Ruun » qui me laisse sur ma fin mais je ne fais pas la fine bouche tellement le set fut intense sur scène comme pour moi dans le public.

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Enslaved est et restera un groupe magique et majestueux quelque soit leur concert. J’attends seulement un show spécial et pourquoi pas en 2014 pour les vingt ans de l’album Frost, joué dans son intégralité ? En attendant, je vous dis une seule chose, foncez en Norvège, entre le 24 et le 27 août 2011 pour la dernière édition du Hole In The Sky réunissant quatre dieux norvégiens, « The Big four of Extreme Metal » réunissant Immortal, Satyricon, Enslaved et Mayhem ainsi que Marduk, Godflesh et plein d’autres groupes encore !

Merci Enslaved pour ce paysage guerrier et à très bientôt…

Set-list Enslaved :

1) Axioma
2) Ethica Odini
3) Raidho
4) Fusion of Sense and Earth
5) Ground
6) Return to Yggdrasil
7) Giants
8) Lightening
9) Allfaðr Oðinn
10) Isa

Encore :

11) Ruun

En conclusion, j’ai passé une très bonne soirée avec une affiche variée mais j’espère revoir ces 3 grands groupes dans de meilleures conditions.


Regard de sévérité : Vents de facilité ?

(par Vlad Tepes)

I. Vultures Industries : Avant-gardisme ?

Contrairement aux propos de ce cher Metallic, je vais venir ici apporter un regard bien plus sévère sur cette soirée qui m’aura laissé un amer goût de déception. Mais attaquons directement le vif du sujet avec Vulture Industries.

Avec un son que j’ai également trouvé approximatif, je suis resté relativement extérieur à leur prestation. Comme le précise Metallic, nous avions à faire face à un successeur d’Arcturus, bien que le feeling m’apparaisse bien plus rock que ces derniers. Mais comme la plupart des groupes apparentés à Arcturus, mon ressenti ne va pas au-delà d’un bien maigre étonnement. Et j’en viens à penser que la notion-même d’avant-gardisme est parfois utilisée à tort et à travers. Car sous-couvert d’originalité, ces groupes-là ne sont pas nécessairement révolutionnaires dans leur approche, et je place Vulture Industries dans ce point de vue. Ils ne m’auront pas donné envie de persévérer dans leur voie.

II. Negură Bunget : Magie diluée…

Contrairement à Vulture Industries, Negură Bunget est le premier groupe que je venais voir ce soir. Tout comme précédemment, le son est demeuré approximatif selon mes petites oreilles. Contrairement à ce cher Metallic, j’ai eu grand peine à discerner l’ensemble des nuances requises pour ce type de musique.

Negură Bunget @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Malgré l’évidente recherche musicale des roumains, je serais bel et bien resté ancré en France, et pour moi point de voyage transylvanien au programme, pour ma plus grande déception d’ailleurs ! Pour avoir pu comparer le rendu live de Negură Bunget et Dordeduh, je dois bien avouer que ces derniers auront très largement remporté la mise, en sachant me donner cette étrange magie que j’attends de telles entités. Ainsi, je partage les critiques selon lesquelles l’aura de Negură Bunget se serait envolée avec la création de Dordeduh

III. Enslaved : Prévisibilité des vents…

Malgré mon envie de voir Negură Bunget ce soir, j’étais bien entendu implanté au Nouveau Casino pour revoir Enslaved. Ces derniers ne m’ont jamais déçu, avec des set-list aussi variées que leurs envies mélomaniaques. Mais comme le dit l’expression populaire, il y a une première fois à tout…

Une fois de plus (ce qui sera vraiment une constante dans cette soirée), c’est la qualité du son : médiocre ! Mon jugement est peut-être sans appel, mais je reste intensément frustré et en colère de n’avoir presque rien entendu du chant du Grutle, qu’il me fallait constamment deviner. Ignoble durant les premiers titres, le son le sera un petit peu moins par la suite, mais restera malgré tout trop peu audible. D’autant plus que le chant est une composante majeure dans les derniers opus d’Enslaved. Quant à lui, Herbrand sera resté à peu près audible, ce qui sera notable pour l’interprétation de « Ruun » notamment.

Comme l’a souligné Metallic, Enslaved n’a pris aucun risque ce soir, avec une set-list rodée et sans surprise. Et d’ailleurs, il s’agit pour moi d’un comble que d’avoir conservé pratiquement la même que lors de la tournée avec Dimmu Borgir ! Un groupe aussi ambitieux qu’Enslaved ne se doit-il pas de faire preuve de bien plus d’ambition ? On pourrait me rétorquer que le groupe aura choisi de représenter sa dernière période, ce qui n’est nullement le cas. En effet, les deux morceaux de Ruun sont ceux classiquement joués, tout comme le redondant « Isa » que je commence à trouver usé jusqu’à la moelle personnellement. Ainsi, je regrette que Vertebrae ainsi que Isa ne soient pas plus représentés sur scène (tout comme un certain nombre de morceaux-clé de Ruun manquant désespérément à l’appel).

Le dernier opus en date aura été à mon sens surreprésenté, provoquant une surcharge dans la set-list. Malgré que je reconnaisse que Axioma Ethica Odini soit excellent, je lui regrette un manque de contraste, ce qui sera confirmé par cette prestation parisienne. Par exemple, des morceaux tels que « Raidho » ou « Giants » me laissent totalement de marbre : trop de lumière tue la lumière, dans le cas d’Enslaved… Seul « Lightening » exprimera à mon sens quelque chose de plus profond dans l’interprétation, avec cette fois-ci des contrastes vécus et saisissants.

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Enslaved nous avait habitué par ailleurs à des régressions temporelles du plus bel effet, ce qui ne sera nullement le cas ce soir. En effet, « Allfaðr Oðinn » ne demeure absolument pas une surprise étant donné qu’il s’agit de la vieillerie systématiquement jouée depuis 2009. Certes, ce morceau est emblématique mais tant d’autres le sont bien plus. Et d’ailleurs, ce « Allfaðr Oðinn » fait bien pâle figure face au « Slaget I Skogen Bortenfor » interprété en octobre 2008… n’est-ce pas cher Metallic ?

Contrairement à Metallic, je considère ce concert d’Enslaved comme bâclé. En effet, le groupe m’aura trop habitué à utilisé son passé musical pour mettre en relief l’évolution qui est la sienne, ce qu’il n’aura pas réussi à faire ce soir. Car j’en suis ressorti avec le sentiment que seuls les plus récents opus du groupe trouvaient grâce à leurs yeux, ce qui objectivement n’est pas le cas. Car pour avoir assisté à leur concert historique du Hole in the Sky de 2009, je suis bien placé pour savoir qu’Enslaved demeure bien ancré dans des racines qu’ils sont loin de renier ou même de mettre à distance. C’est donc sciemment qu’ils se seront reposés sur leurs lauriers en ce lundi 25 avril 2011 !

Aujourd’hui, j’attends bien plus d’un groupe tel qu’Enslaved, qui pourtant fait preuve de la plus grande audace sur disque. Je répudie donc la trop grande clémence de Metallic à l’égard de cette prestation parisienne pour adresser au groupe la véhémence du mélomane frustré !

Enslaved @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

Mais je rejoins ce dernier pour réclamer un concert-anniversaire de Frost en 2014, ce qui est fort possible dans l’absolu. En effet, Enslaved avait joué l’intégralité du cultissime Eld lors de l’édition 2007 du Hole in the Sky.

A charge de revanche très chers vikings…


Regard du Nord (terminus de ce train) :

Autant en Emportent les Vents
(par Bloodhound)

Thèse, antithèse… et synthèse. C’est donc à moi que revient l’honneur, en guise de 1ères armes, de conclure sur le ressenti global de cette soirée. Il faut dire que loin de la béatitude de Metallic ou des sarcasmes de Vlad, je reste somme toute le cul (pardon : le séant) entre deux chaises (bien que j’ai passé ladite soirée debout, allez comprendre…).
I. Vultures Industries : « Un show pas très « karacho » »

A l’inverse de mes acolytes, j’avais déjà pu me faire une petite idée de leur registre, possédant leur 1er méfait, The Dystopia Journals. Cet album, d’ailleurs fort sympathique, est, en effet, très Arcturien (1ère période) dans son approche. Il n’y a, cela dit, aucun mal à avoir de (bonnes) influences, dès l’instant où on parvient à les digérer pour laisser enfin place à son propre style. Ce dernier n’aura d’ailleurs pas tardé à s’imposer puisque l’écoute de leur 2ème album (The Malefactor’s Bloody Register) sorti l’an passé m’aura quelque peu freiné dans mon élan (en un mot comme en cent, je n’ai pas accroché). Autant dire que je me sentais frileux à l’idée de voir (lisez « d’entendre ») ce que ça pouvait donner sur scène. Arrivé en retard, je suis d’abord assailli par le son, très confus, sur lequel je ne m’étendrais pas d’avantage, celui-ci ayant sûrement déjà beaucoup de mal à se relever de la sévère correction infligée par l’ami Vlad un peu plus haut. Visuellement parlant, tout de blanc vêtus et arborant de magnifiques bretelles, nos gaillards semblent tout droit sortis de la bande de Drougs d’Orange Mécanique (look que j’avais déjà pu constater sur des photos promo de leur dernier album), ce qui, en grand fan de Kubrick que je suis, n’est pas pour me déplaire (à ce détail près que cette référence, si référence il y a, est malheureusement usée jusqu’à l’os). Quant aux morceaux, n’adhérant pas et n’en reconnaissant aucun (la tracklist est en toute logique axée sur le nouvel album), je décide de m’éclipser en douce, histoire de lorgner les trésors exposés au merchandising d’Enslaved et, qui sait, me laisser tenter…

Un seul modèle de T-shirt, deux vinyles se battant en duel avec trois CDs, la magnifique Wooden Box (mais bon, je l’ai déjà) et un anachronique décapsuleur (!!), ben c’est pas ce soir que je vais claquer de la Couronne Norvégienne les enfants… Le stand de Negură Bunget semble un peu plus garni : T-shirts, (presque) toute la discographie du groupe et un sympathique coffret (CD ? DVD ?) muni d’un double fond sous lequel on peut trouver… de l’humus (oui, vous avez bien lu). Les vampires Transylvaniens préfèrent peut-être désormais trouver refuge dans cette box très hype plutôt que dans un ringard cercueil rempli de leur terre natale, modernisme quand tu nous tiens…

J’en suis à ces réflexions quand je me rends compte que le show touche à sa fin et je descends rejoindre mes petits camarades.

II. Negură Bunget : « Dehors les Romanos ! »

L’écoute de l’excellentissime ‘n Crugu Bradului m’avait mis une bonne claque et rendu très impatient de voir (lisez « d’entendre ») le groupe en live, leur métal épique et atmosphérique en faisant de dignes descendants de nos chers Vikings attendus un peu plus tard dans la soirée. Il faut dire que je les avais déjà loupé en 2009 au Hole In The Sky, et ajoutons à cela cette même 1ère partie d’Enslaved initialement programmée en septembre dernier et qui avait été annulée pour être remplacée par Enslaved… en 1ère partie de Dimmu Borgir. Notez que je n’ai rien contre ces derniers, enfin si un peu mais là n’est pas la question, c’est juste qu’en dehors d’être Norvégiens et de jouer du Black Metal (de façon radicalement différente d’ailleurs), les deux groupes n’ont pas (plus ?) grand chose en commun. Bref, nous y voilà : costumes folkloriques, instruments traditionnels, tout semble en effet nous inviter au dépaysement le plus total en plein cœur de Paris. L’aller-retour sera vite fait : les cloches des vaches sonnent décidément de la même façon dans les Carpathes qu’en Haute Savoie, et si évasion il y a, on ne sortira pas de l’Hexagone… C’est beau, certes, mais c’est vite chiant, sans compter que les passages Black semblent faire chambre à part avec les passages dits « ambiants » et donc rien à faire : l’alchimie ne prend pas (en tout cas, pas pour moi)… Alors pour passer le temps, votre vicelard serviteur traque patiemment de son objectif la jolie et farouche claviériste (qu’est-ce que ne ferait-on pas pour vous être agréables ?). Déception donc, reste à espérer que celle-ci sera un jour lavée par une prestation de Dordeduh, qui, aux dires de mes confrères, semble plus proche désormais de mes attentes.

III. Enslaved : « Mainstream, jeg ? »

Entre Enslaved et moi, c’est l’amour fou. Si je vous disais le nombre de kilomètres avalés par l’ami Vlad et moi pour assister à leur mémorable show à Bergen en 2009, vous n’auriez encore qu’une petite idée de ce que l’on est prêts à faire pour les voir (live-report de leur prochaine prestation à Bergen… prochainement). Et si j’avais fait la fine bouche en septembre dernier (rappel : 1ère partie de Dimmu Borgir), j’étais très impatient d’entendre (vous avez vu ? je n’ai pas écrit « voir ») les nouveaux titres live. Car Axioma Ethica Odini est une petite bombe d’une (trop ?) grande efficacité. Ben là les amis, j’en ai eu pour mon argent. Bien calé au pied d’Ivar, les cages à miel « wide open », le show peut démarrer… Le son n’est pas le meilleur que j’ai pu entendre, mais j’ai entendu bien pire. Vous avez pu lire la tracklist un peu plus haut, inutile donc de dire que le dernier album a été plus que représenté (normal me direz vous : ils sont encore en tournée promo) et très bien interprété. Et c’est là que le bât blesse : pour un fan d’origine (ou presque : 1995), il est particulièrement frustrant de n’entendre que des titres des quatre derniers albums (à un titre près). Où sont-ils les classiques d’antant? Que sont nos « Heimdallr » ou autre « Jotunblod » devenus? Bien sûr, ils ne disposaient pas d’un temps infini mais tout de même… et qu’est-ce que c’est que ces blagues que Grutle nous fait entre les morceaux ? (« In France, you say « Enslavède » ? »). Serait-ce d’avoir trop tourné avec Demi Burger qui nous les a rendus prévisibles, si mécaniques et, oserais-je dire, commerciaux ? Allez, j’arrête de faire mon Vlad car cette déception mise à part, j’aime beaucoup également leur dernière période et j’ai tout de même passé un très bon moment. N’empêche que j’attends impatiemment le show old-school du mois d’août !!

Mai 2011,
Rédigé par Metallic, Vlad Tepes & Bloodhound.

Enslaved / Negură Bunget / Vulture Industries @ Nouveau Casino, Paris 25/04/2011

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