Cradle Of Filth / God Seed / Moonspell / Septicflesh / Asrai – Live Paris (02/12/2008)

Texte : Vlad Tepes.
Photos : Metallic / Vlad Tepes.

The Darkest Tour – Filth Fest part 1
Moment : 02/12/2008.
Lieu : Le Bataclan (Paris 11ème).

En ce soir du 2 décembre se produisait la première partie du Filth Fest (la seconde ayant eu lieu durant le premier semestre 2009) avec une affiche aussi éclectique qu’alléchante. Mais avant toute chose, il s’agissait de la tournée de promotion du nouvel opus des vampiriques Cradle of Filth, « Godspeed on the devil’s thunder » (2008, Roadrunner Records).

La soirée débuta par les petits amateurs d’Asrai. Il est assez impressionnant qu’un groupe censé avoir autant de bouteille produise un métal gothique aussi immature et convenu. Inutile.

S’ensuit une courte prestation de Septicflesh. Pour les avoir vu plusieurs fois en 2008, le concert de ce soir marquait un pas de plus vers un déclin artistique. Car plus la tournée de « Communion » avança, et plus la médiocrité s’installa…

Heureusement que Moonspell vint radicalement inverser le ton de cette soirée ! Comme à leur habitude, les lusitaniens nous ont offert un véritable joyau scénique, mettant en avant leurs deux derniers opus, « Memorial » (2006) et « Night eternal » (2008). Couplés à bon nombre de classiques, Fernando et sa gothique bande ont su hypnotiser l’audience et soulever la foule. Et puis nous aurons eu ce soir-là une bien belle cerise sur le gâteau avec l’incursion sur scène d’Anneke Van Giersbergen (ex-The Gathering, Agua de Annique) pour interpréter Scorpion flower (issu de « Night eternal« ). Le climax sera avant tout atteint avec le toujours magnifique Vampiria et son écran se drapant progressivement de gouttes de sang, finissant en effusion…

Le mouton noir de cette soirée sera sans conteste God Seed (usurpant encore à l’époque le nom de Gorgoroth), seule entité non-gothique de ce Filth Fest. Interprétant le plus récent répertoire de Gorgoroth ainsi que quelques classiques des origines, ils auront bien du mal à me convaincre. En effet, les bons vieux classiques ont cruellement manqués d’aspérités, de relief, donnant le sentiment d’une bien mauvaise parodie. A l’époque, j’avais par contre bien du mal à qualifier l’interprétation des plus récents titres, ne les maitrisant pas assez pour cela (bien que je puisse dire que Carving a giant était quand même sacrément plat, ce qui est un comble pour un tel brûlot !). Au final, ce concert ne fut pas désagréable pour autant, mais restera malgré tout accessoire à mes yeux.

En guise d’anecdote, le jeu de scène de God Seed fut peu apprécié par le Bataclan, forçant le groupe au bout de quelques morceaux à déloger les corps crucifiés de leur croix, devant la stupéfaction de Gaahl…

Les maîtres anglais tant attendus de Cradle of Filth auront quant à eux su conclure avec brio et maitrise cette soirée toute à leur honneur. Le point majeur en fut la forme exceptionnelle de Dani Filth, et ce dès le tout premier hurlement du sieur qui fit littéralement trembler le sol du Bataclan (et ceci n’est aucunement une image chers lecteurs, les vibrations étant bien réelles sous mes pieds !!) lors de Shat out of hell.

De plus, la set-list fera preuve d’un éclectisme délicieux (contrairement à celle ennuyeuse de la tournée européenne de « Thornography » en 2006). Nous y avons donc retrouvé aussi bien de nombreux extraits de « Godspeed on the devil’s thunder » que de plus anciens hymnes tels que le très agressif The principle of evil made flesh, Nocturnal supremacy ou encore The twisted nails of faith. Malheureusement le son aura été trop imprécis, ce qui aura été particulièrement préjudiciable pour The twisted nails of faith. L’autre point négatif aura été la brièveté du show, manifestement pressée par le Bataclan lui-même, rallumant brutalement les lumières durant Corpseflower. Cette attitude fut absolument inadmissible, rappelant celle dont avait su faire preuve jadis l’Elysée-Montmartre.

Au-delà de tous ces aspects, Cradle of Filth aura montré une fois de plus la maitrise impressionnante de son art, décidant de se réapproprier certaines pièces de son illustre passé (The principle of evil made flesh allant redevenir un morceau incontournable et systématique pour les prochaines années à venir), cette première partie du Filth Fest n’en étant qu’une première étape. En effet, la seconde partie de ce dernier allait largement enfoncer le clou… mais suspense, je vous raconterai tout cela très prochainement !

Malgré son caractère de montagnes russes, cette soirée fut riche en contraste, plaçant à nouveau Moonspell mais surtout Cradle of Filth en entités sanguinaires sur lesquelles il faudra toujours compter, cela en est absolument certain.

Déposées par Vlad Tepes et Metallic.