Metal Corporation Fest 2015 : METAL
Walliformetal
(par Metallic)
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Moment : 29/08/15.
Lieu : MCP Apache (Fontaine-L’Évêque, Belgique).
Organisateur : Metal Corporation Festival
Lieu : MCP Apache (Fontaine-L’Évêque, Belgique).
Organisateur : Metal Corporation Festival
Ce live-report que je vous conte aujourd’hui est un peu spécial pour moi, pour deux raisons qui sont intimement liées. La première est que c’est mon premier concert depuis 4 mois environ et la deuxième est que je ne m’en vais pas dans mes chers transports en commun pour me rendre dans une salle de la région parisienne mais en voiture, non pas en France mais en Belgique.
Je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie personnelle mais comme j’ai déménagé au bord de la Belgique début avril, cet événement va influer sur mes prochains concerts à l’avenir. Ce qui m’ouvre d’autres horizons, mais ne vous inquiétez pas il y aura de temps à autres quelques excursions parisiennes.
Donc me voilà sur le départ, direction la Belgique et plus précisément la ville de Fontaine-l’Évêque, dans la province du Hainaut (dans la région wallonne), à quelques kilomètres à l’ouest de Charleroi. Je me dirige vers le Pays Noir, normal me direz-vous quand on va à un concert de Metal. Ici, nous pouvons même parler de festival et ce qui m’a fait me décider de me rendre au Metal Corporation Fest : METAL, c’est bien grâce au groupe Liégeois Pestifer qui officie dans un Death Metal technique et progressif, genre que j’affectionne particulièrement.
Le festival qui est organisé par le Metal Corporation Festival se situe à l’entrée de la ville et se déroule au MCP Apache. A mon arrivée, ce fut la surprise car c’est une salle spéciale dans le sens où le MCP Apache est un club de motards à grosses cylindrées genre Harley-Davidson. Le festival se situe à l’arrière du club, dans un endroit qui ressemble davantage à un garage qu’à une salle de concert. Pas de point d’eau, une seule toilette commune qui est en réalité une toilette chimique autonome de chantier. La décoration est à l’image du club des motards. Il y a tout de même un bar et évidemment la scène dont une partie est faite de palettes. Tout est assez sommaire même le coin backstage ; mais malgré tout tout est fait en collaboration et en coopération entre le local, les associations, les groupes et d’autres personnes. C’est un système coopératif où tout le monde s’entraide et c’est très bien ainsi. Cette salle a déjà accueilli environ 300 personnes. Pour les groupes locaux et underground’s, il n’y a pas d’aussi grosses salles sur Charleroi, c’est une chance pour les groupes. Mais est-ce suffisant pour ramener suffisamment de public ?
La question se pose car à mon arrivée le premier groupe a déjà débuté son show et je ne peux pas dire qu’il y ait grand monde.
Groupes :
Wallifornian Degeneration | Infected | Blow uP |
Hybrid Viscery | Pestifer | Voice Of Ruin |
Le premier groupe s’intitule alors Wallifornian Degeneration et leur show a déjà démarré depuis plusieurs minutes. Il est originaire de Charleroi et leur musique s’apparente à du Grindcore plutôt délirant et c’est eux qui le disent, du Walliforgrind ! On y retrouve d’ailleurs à la batterie Yohann dit « Pastis Bertrand », un des membres de l’association qui organise le festival aujourd’hui. Il joue en tant que musicien live et est également batteur dans les groupes Black Harmonia, Cryptogenic et Mystica.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe ne se prend pas au sérieux : c’est le délire sur scène ou en dehors d’ailleurs. Ce sont surtout les deux chanteurs qui amusent la galerie, « le grand Rosso » et surtout « Girly Scream » lui-même également membre de l’association. Ils font même participer le public dans leurs délires, qui sont surtout des pogos et des jets d’eau sur le public. Les deux chanteurs n’hésitent pas à descendre dans la foule. A noter que c’est le premier concert de Wallifornian Degeneration car au départ c’est le projet d’un seul homme qui faisait ça dans sa chambre, si j’ai bien compris.
Musicalement, c’est très simpliste et il ne faut pas s’attendre ici à de la musique avec quelques subtilités qu’elles soient. Ils jouent pour le plaisir et pour déconner. Il faut le voir comme un exutoire et non pas pour forcément apprécier la musique car c’est du second degré. Je ne dis pas que c’est mauvais mais ça n’est pas vraiment mon délire. Et il faut le repriser, c’était leur premier concert !
Puis le fait d’arriver en plein show et de découvrir pour la première fois la salle, la scène, d’appréhender les lumières pour photographier, ça ne m’a pas aidé à apprécier pleinement le concert et à donner un avis plus objectif.
Set-list Wallifornian Degeneration :
1) Intro
2) 6000 Introspection
3) Porno à 15 Balles
4) Telle mère telle fist
5) Tout ça nous rendra pas le Congo
6) Ben oui, ça nous change des magazines
7) Annihilay
8) J’irai dormir dans ton cul
Le groupe suivant est également belge et est originaire de la ville de Bastogne. Il s’agit d’Infected qui fut créé fin décembre 2013 par Yoan Schieber, guitariste et fondateur du groupe de Death Metal Coalition. Infected est davantage un groupe de Thrash/Death avec des sonorités plus modernes.
Je ne connaissais pas du tout ce groupe et je dois dire que c’est carré, ça joue bien et les guitaristes sont expérimentés. Justement, Samuel Lambert l’autre guitariste a installé une caméra GoPro sur le haut du manche de sa guitare et je serai très intéressé de voir le résultat vu son niveau à la guitare rythmique !
C’est sûr, je préfère de loin le Thrash/Death old school mais ici la musique d’Infected n’est pas pour me déplaire. Oui c’est moderne et pas forcément original mais bien exécuté, tout est en place et c’est professionnel. Le chanteur Pierre Laurent Schifflers (ex-Shaft of Light, Devoured) à l’allure-type de ce mouvement dit « moderne ». Ses parties vocales ne sont pas désagréables et ne tendent pas vers du Metalcore ou du Deathcore. Le batteur Olivier Perret est également membre de Coalition et le bassiste Simon Gaudron est quant à lui guitariste/chanteur dans le groupe Ardenne Heavy, reconnaissable avec son tee-shirt justement.
Comme je vous l’ai indiqué, ce ne sont pas des débutants et je trouve que le groupe a du potentiel. Il lui manque juste à affiner sa personnalité car ce style est quelque peu en saturation depuis un moment donc il faut éviter de faire les mêmes erreurs que certains ont faits. Et je pense qu’avec un peu plus de présence scénique, ce serait un plus pour le groupe.
Je leur souhaite une bonne continuation en tous les cas !
Set-list Infected :
1) Le Rituel
2) Passionnel
3) A.T.F
4) Notre Résistance
5) Abyss
6) L’Aube
7) Virus
8) Inhumanité
9) Les Cendres
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Après une pause rafraîchissante en dehors du bâtiment avec une Jupiter, c’est au tour de Blow uP de monter sur scène. Originaire de Mons, le groupe est apparemment un habitué des scènes belges. Il existe depuis 2000 et a à son actif deux EP’s, une démo et un album autoproduit. Pas de nouvel album depuis 2010 après leur tournée mexicaine aux côtés de Vader, Hate, Kronos et God Dethroned mais de nouvelles compositions sont en cours de réalisation. Le deuxième album ne saurait tarder.
Décidément ce soir, je découvre plusieurs groupes et c’est toujours un plaisir ce genre de sensations, l’excitation de la découverte. J’ai constamment soif de découverte, d’être surpris. Blow uP pratique également un style moderne et très apprécié ces dernières années par de nombreux metalleux, le Death Metal mélodique. Ce n’est pas que je n’aime pas ce style mais j’en ai tellement écouté que je suis saturé d’en écouter au bout d’un moment. Je reste surtout accroché à la scène scandinave. Mais les Belges de Blow uP m’ont plutôt surpris. Déjà les musiciens ne sont pas spécialement lookés à part peut-être Lyx le chanteur qui lui est tout en noir. Comme on le dit si bien « l’habit ne fait pas le moine » !
En effet la musique de Blow uP – sans rien révolutionner – est très rafraîchissante et Lyx sait mettre l’ambiance même si le public n’est pas forcément au rendez-vous ce soir. Physiquement il me fait beaucoup penser à Devin Townsend. Tout au long du set du groupe, on y retrouve des influences telles qu’Amon Amarth (principalement), Dark Tranquillity, Kalmah et Slayer pour quelques riffs. Un sacré melting pot ! L’attitude du groupe est très sincère et les mecs sont là pour se faire plaisir et ça fait du bien à voir et à entendre. Même si Lyx était très démonstratif au point de mouiller le tee-shirt, les autres membres étaient présents mais plus discrets.
Blow uP est un groupe à voir sur scène si l’on aime ce genre de Death Metal mais je vous garanti que vous passerez un agréable moment et de plus ils sont sympathiques.
Set-list Blow Up :
1) Dying Child
2) I Soar to the Stars
3) Struggle of Life
4) War
5) Human Earth
6) Adjusting the Sun
7) Living Emptiness
8) Erasing Rain
9) The Victory
Un autre groupe à être fondé courant 2000, c’est Hybrid Viscery, groupe originaire de Gozée près de Charleroi. Et là attention âmes sensibles s’abstenir car nous allons changer radicalement de décor musical. Faites place au mélange Grindcore et Brutal Death ; un cocktail que j’affectionne tout particulièrement et ici les Belges ne vont pas faire semblant.
Là on peut dire que dès le départ, les musiciens investissent la scène. Avec ces Belges, ça envoie, ça déménage ! Les titres sont des coups assez courts mais plutôt intenses et brutaux. Romu le chanteur à dreadlocks est plutôt menu mais on a l’impression que sa voix sort d’outre-tombe. Elle est très gutturale et parfois sa façon de chanter me fait penser à celle de Seb de Sublime Cadaveric Decomposition.
Le groupe est là beaucoup plus dynamique que les précédents mais il faut dire que le style pratiqué veut ça. Les morceaux sont courts comme je vous l’ai indiqué ci-dessus, donc l’ambiance dégagée par le set se veut intense, puissante, brutale et énergique.
J’ai l’impression qu’il y a déjà du public qui a déserté la salle mais ceux encore présents n’hésitent pas à se lancer dans des pogots musclés mais toujours dans la bonne humeur et alcoolisés pour certains.
Pour les amoureux de Grindcore, je vous recommande vivement Hybrid Viscery dont le troisième album devrait bientôt voir le jour.
Set-list Hybrid Viscery :
1) Cum on your Face
2) Intestinal Deflagration
3) Rotting’Shit
4) God Fuck the Queen
5) Grind my Dick
6) Anal Chaos
7) Eviscerate Pussy
8) Kill the Chipotage
9) Virulent Putrefaction
10) Vomit Breakfast
11) Prostate Destruction
Petite interlude, il est vraiment plaisant d’entendre ce soir entre chaque groupe de la musique d’autres groupes originaires de Belgique tels que Caligula, groupe de Metal expérimental que j’avais chroniqué en 2011, lire l’article ici : http://www.psychopathia-melomania.com/2011/09/caligula-not-too-short-to-be-great-2011.html
S’il y a bien un groupe qui m’a fait me déplacer ce soir, c’est bien Pestifer. Ces Liégeois pratiquent un Death Metal technique qui peut faire penser assez facilement au groupe culte Death.
J’ai apprécié leur premier méfait autoproduit « Age of Disgrace« sorti en 2010 mais surtout « Reaching the Void« sorti chez Great Dane Records en 2014.
Les musiciens semblent très discrets et posés sauf peut-être Jérôme Bernard le chanteur et maître de cérémonie qui n’hésite pas à plaisanter. Ils sont là ce soir pour jouer afin d’être saouls ! La salle du MCP Apache s’est un peu plus vidée et c’est dommage car c’est le groupe le plus intéressant de la soirée à mes yeux, musicalement parlant. Peu importe Pestifer ne se démonte pas une seule seconde et va nous plonger et nous hypnotiser avec leur sphère technique et progressive.
La basse est bien présente et ça fait plaisir à entendre. Elle est assez régulièrement proche de celle présente dans certains titres du groupe Death. Les guitares un peu moins mais surtout l’association de tous les instruments, l’ensemble qui me fait penser au groupe du si regretté Chuck Schuldiner. Dans la musique des Belges, on peut retrouver d’autres influences comme Atheist, Pestilence, Spawn of Possession et peut-être un peu Obscura, forcément.
Pestifer est très bon techniquement et quelle maîtrise de chaque musicien ! Comme le son de la salle est correct et assez bon, le côté technique du groupe et les solos d’Antoine Paterka ne sont pas trop lésés. Cet Antoine est vraiment talentueux, c’est un très bon guitariste. Je ne dis pas qu’Emerson Devresse l’autre guitariste est mauvais mais il m’a moins impressionné, un poil trop crispé. Alors qu’Antoine se lâche vraiment et est plutôt du genre expressif. Décidément j’aime cette basse donc bravo à Adrien Gustin pour son jeu !
Au niveau set-list, la part belle est faite évidemment au dernier album en date « Reaching the Void« avec d’excellents titres comme Exiled to the Abyss, Sarcophaga, Within the Void, Abominations et Positronic Symphony. Et pour l’album « Age of Disgrace« , le groupe jouera Tentacles of Damnation, The Clue, the Lie and the Death et Contagious.
Franchement, je ne suis pas du tout déçu d’être venu les voir en concert. Pour une première pour ma part, leur concert était réussi et j’espère les voir dans une salle avec un meilleur son.
Set-list Pestifer :
Intro
1) Witness of the Loss
2) Tentacles of Damnation
3) The Clue, the Lie and the Death
4) Exiled to the Abyss
5) Sarcophaga
6) Within the Void
7) Abominations
8) Contagious
9) Positronic Symphony
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Le groupe qui clôture cette soirée Metal du Metal Corporation Fest est une exception, du fait de leur origine. Non, ils ne sont pas belges mais suisses et ils ont fait beaucoup de route pour venir ce soir. Il s’agit du groupe Voice of Ruin, originaire de Nyon et fondé en 2008.
Après un premier EP en 2009, le groupe sort son premier album éponyme en 2011 et c’est seulement en 2014 que sort son second album « Morning Wood« chez Tenacity Music. A noter qu’en 2013 il fera partie des cinq meilleurs groupes suisses de Metal lors du Swiss Live Talents, et en 2014 il était sur la tournée japonaise du groupe The Black Dahlia Murder et avec Fleshgod Apocalypse également.
Malgré tout, je n’avais jamais entendu parler de ce groupe, sûrement parce que je n’écoute plus beaucoup le style pratiqué par les Suisses, à savoir le Death Metal mélodique, avec certaine dose de « core ». Mais là je me suis fait surprendre par la fraîcheur et le dynamisme du groupe sur scène et ce malgré un public aux abonnés absents. La salle s’est encore un peu plus vidée, et tant pis pour les absents car ils ont toujours tords. Alors oui sur le papier les influences sont Lamb of God, The Black Dahlia Murder, All Shall Perish et Sylosis mais Voice of Ruin ne va pas réellement vers le plagiat. Il mélange à sa manière toutes ces influences pour en faire une musique teintée de groove. Le groupe a apparemment pas mal tourné car ils sont vraiment à l’aise sur scène, à l’image du chanteur Randy.
Sur scène, ça joue excellemment bien, chaque note est maîtrisée, ça sautille et les musiciens sont gonflés à bloc, ils donnent tout. Je me laisse vraiment prendre au jeu de cette vitalité et cette intensité sur scène. Et de plus j’adore la voix du chanteur.
Deux titres auront été joué, – I Am the Dangeret Our Need to Consume – du nouvel EP « Consumed« sorti fin avril chez Tenacity Music encore. Pour information sur cet EP, on y retrouve le titre Morning Wood réécrit et remixé par Desireless & Operation of The Sun. Pour celles et ceux qui s’en rappellent, Desireless la chanteuse pop française des années 80. Surprenant comme la prestation du groupe ce soir et finalement ça a été le groupe le plus efficace et énergique ce soir. Ils ont une rage entre eux, une envie de tout réussir, d’avancer, de tout écraser sur leur passage même si au final ça n’est pas original mais ils ont cette faculté de réussite.
Voice of Ruin a fait un show plus que satisfaisant même si je n’écouterai pas leur musique tous les jours, mais il faut admettre que c’est bien fait.
Je vous conseille ce groupe suisse, et pour les autres passez votre chemin.
Set-list Voice Of Ruin :
1) Welcome to the Stud Farm
2) The Rise of Nothing
3) Cock’n Bulls
4) Day of Rage
5) I Am the Danger
6) Through the Eyes of Machete
7) Sex for Free
8) All Hail the King
9) Our Need to Consume
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Pour ma part et pour une première en Belgique, je peux dire que ce fut une réussite musicalement. En tant que photographe beaucoup moins de par la pauvreté des éclairages mais j’avais suffisamment d’espace pour travailler, ce qui est rare sur Paris par exemple. Dommage que le public ne se bouge pas plus pour ce genre d’affiches de qualité et peu coûteuse avec par exemple des pintes à 2€ ! En tout cas, nous devions être à peu près 120 personnes dans la salle.
L’ambiance était très familiale à l’image de la maman de Yohann l’organisateur qui était à l’accueil et qui fait partie également de l’association.
Je remercie sincèrement le MPC Apache pour accueillir en leur lieu de tels événements et puis tout particulièrement Yohann Thibault de Metal Corporation Festival pour l’organisation de cette soirée et pour l’investissement. Un grand merci également à Isabelle Ducci du webzine Under The Moon et à son amie Ophélie Clini, chanteuse d’opéra au conservatoire, pour leur accueil.
A très bientôt pour de nouvelles aventures belges et françaises !
Septembre 2015,
Rédigé par Metallic.
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