Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
Octobre 2010 | LP | Code666 Records | Melodic Black/Death Metal | France |
Track-list :
1) End Of The Lines Ecouter l’album sur Deezer : |
Line-up de l’album :
Carcharoth : Basse. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Aujourd’hui justement je vais vous parler du troisième album du groupe lyonnais The Oath. Entité que j’ai découvert fin 2011 avec le clip de End Of The Lines et ce malgré son ancienneté sur la scène française. Le groupe n’a jamais dû avoir auparavant une exposition complète dans tout l’hexagone et il est difficile en France de se faire un nom de toute manière.
Je ne pourrais pas vous faire ici de comparatifs avec leurs deux premières réalisations mais peu importe, je crois qu’il y aura déjà beaucoup à dire sur cet album sorti en octobre 2010 sur le label italien Code666 Records.
Avant de parler de musique, je voudrais vous interpeller sur le magnifique visuel de la pochette de l’album « Self-Destructed » crée par l’artiste français Fursy Teyssier. Ce graphiste et réalisateur de films d’animation talentueux est également très investi dans la musique (Âmesoeurs en collaboration avec Neige du groupe Alcest et puis dorénavant son projet personnel Les Discrets). Ce visuel est une véritable réussite, il est à la fois très sombre et ce visage humain angoissé est plutôt terrifiant.
Pour la partie production, The Oath retourna en Allemagne au Kohlekeller Studio, là où ils avaient déjà enregistré leur deuxième album « 4 » en 2007. J’ai envie dire qu’ils ont bien fait car la production est vraiment à la hauteur, massive et dense.
« Self-Destructed » est sorti dix années après la création du groupe donc nous pouvons dire que c’est un beau cadeau que les membres se font et font aux fans. Je vais tenter à ma manière de vous décrire cet album et la musique de The Oath.
Avec le premier titre End Of The Lines, on rentre directement dans le vif du sujet. Il est très rythmé et surtout très efficace, je ne peux pas m’empêcher d’headbanguer. J’ai d’ailleurs découvert le groupe bordelais avec le clip de ce morceau que vous pouvez (re)découvrir ici :
Il est certes classique mais le titre est tellement réussi que j’ai été immédiatement conquis par la musique de The Oath. Les français jouent une musique proche du Death Metal mélodique avec des passages très rapides à la guitare et à la batterie. Dans les moments les plus calmes des claviers majestueux s’invitent et sont parfaitement intégrés à l’ensemble du morceau. Les riffs et les solos sont très bien exécutés. Le niveau des musiciens est très élevé, c’est très agréable à l’oreille. Au niveau du chant, nous en distinguons deux, un grave celui du chanteur Destroyer et un clair celui du claviériste Peter. Les deux alliés s’unissent à merveille. Ce morceau est pour moi un des meilleurs morceaux que j’ai pu entendre dans ce style. Il représente à lui seul l’album « Self-Destructed« .
Une intro légère et aérienne entre le clavier et la guitare va laisser place à un morceau épique et orchestral. Dans Embraced, on croit entendre de l’orgue et des cœurs sont également présents derrière le chant principal. Les alternances entre les passages saccadés de la guitare et les accélérations de celle-ci en font un morceau symphonique et envoûtant.
Alone I Roam démarre sur les chapeaux de roue et laisse entrevoir des parties de Black Metal symphonique. Le rythme y est endiablé et encore une fois les parties sont très bien structurées. Le chanteur a l’air complètement possédé et le batteur pris de frénésie. Un morceau vraiment excellent.
Une intro aux claviers avec en fond un homme parlant en français et ce qu’il raconte n’est pas du tout joyeux : « le vrai cauchemar commence ». La voix criarde et Death de Destroyer sur Way To Nowhere arrive ensuite. C’est de nouveau un morceau orchestral avec de belles nappes de claviers.
Only est l’instrumental de l’album. C’est épique, heavy, mélodique et rythmé. Le morceau est magnifique. Les claviers ont véritablement une place importante dans la composition de la musique de The Oath. Mariés à la guitare, chaque seconde devient magie.
Watch Me Bleed est un morceau qui démarre également à vive allure et on y entend la voix hurlée de Destroyer. Quelques passages au clavier me font penser à ceux de Therion époque « Vovin » et « Deggial« . Le chant clair de Peter est ici mis en avant et ce passage est vraiment inspiré. Comme sur chaque morceau la batterie y est impériale.
Une intro au clavier et s’ensuit un déluge symphonique et orchestral avec Impossible Cure. Les envolées à la guitare me font même penser au groupe anglais Cradle of Filth, ce qui est un bon point. Le passage n’est pas pompeux mais plutôt inspiré.
La guitare et le chant grave se veulent incisifs sur la chanson White Fields alors que les claviers se veulent davantage mélodiques et orchestraux, ce qui génère un résultat détonnant.
L’intro au clavier d’I Am Nothing suivie ensuite de la guitare me font également penser à un autre groupe anglais se nommant Bal-Sagoth. Encore un titre imparable et The Oath n’est jamais dans la surenchère mais plutôt dans l’excellence. Certains passages à la guitare me feront même penser aux débuts de Children Of Bodom.
Une outro à la fin, le son des interférences d’une radio qu’on capte difficilement, bloquée sur la même fréquence. Le morceau se termine superbement avec une guitare au son clair et le clavier qui l’accompagne. Une très belle fin mais je ressens une certaine mélancolie et la signification du titre prend ici tout son sens. Je ne suis rien. Je suis en tous les cas, peu de choses face à la musique, surtout quand elle est si majestueuse.
La musique de The Oath est très rythmée et dynamique contrairement aux paroles très pessimistes. Destroyer nous emmène dans les méandres du désespoir le plus total. Dans son monde, tout est destruction, haine, désolation, lamentation, auto-mutilation de l’esprit. Il est à lui-même un monde à l’agonie. Il y a un rejet de l’humanité, il n’y a pas sa place. Dans un sens il ne veut pas en faire partie et dans l’autre il préfère se sentir rejeté et souffrir. Il s’auto-détruit.
I am nothing
Just a shadow through the abyss
I am nothing
Nothing«
Des paroles très fortes qui ne me laissent pas insensible, tout comme la musique de The Oath.
En définitive, « Self-Destructed » est un pur joyau d’une musique Black/Death Metal empreinte de symphonies, de mélodies et de mélancolie, le tout à un rythme soutenu.
J’ai rarement entendu un tel niveau technique dans ce style musical et ce surtout en France.
La production de cet album est irréprochable et il est important de noter le travail immensément bien exécuté au niveau des arrangements.
Les chants de Destroyer et de Peter sont impressionnants tout comme le sont la guitare de Drako et la batterie de Tyrael. Seul bémol peut-être et là je chipote vraiment c’est la basse de Carcharoth qui est en retrait je trouve, noyée dans l’ensemble. Ce petit bémol ne m’enlève en tous les cas rien à mon plaisir.
« Self-Destructed » est une véritable réussite. The Oath a frappé très fort avec cet album.
Je le conseille vivement à tous les amateurs de ce genre de musique et j’espère avoir la chance de voir un jour le groupe en concert. Et d’ailleurs j’en profite pour remercier notre partenaire L’Alchimie des Ténèbres qui les aide au booking.
Rédigée par Metallic.
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