Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
Octobre 2011 | LP | Antichristian Front Records | Black Metal | Espagne |
Line-up de l’album :
Estela : Basse et effets. |
Membre additionnel :
Alfred Berengena : Batterie. |
Le premier groupe que j’ai découvert dans ce domaine, c’est en 1997 avec l’album grandiose du groupe Ouija, “Riding into the Funeral Paths“, reformé d’ailleurs depuis 2009. En parallèle les membres ont formé Spellcraft, un autre excellent groupe de Black Metal. Sinon depuis peu il y a également Numen et Bloodoline.
Là je découvre le groupe Profundis Tenebrarum et je dois dire, quelle découverte ! Car en quelques minutes ils vont me mettre chaos avec leur album « Apocalypchrist » si redoutable, sorti en 2011 chez Antichristian Front Records.
Pas forcément original mais il est si intense, brutal et ça joue très vite et vraiment bien.
Profundis Tenebrarum est né en Espagne, plus précisément à Valence en 1995. C’était au départ un one-man band mené par NoctvrN. Rejoint par Dave Kommando en 1997, ils enregistrent ensemble trois démos : « Dark and Eternal » (1997), « Abhorrent Christendom » (2001) et « Traumatic Soul Coronation » (2001). En 2004, rejoint par deux autres membres dont Nosferatum à la guitare et Estela à la basse, le groupe espagnol sort son premier album « Extreme Violent Art« . Dave Kommand laisse sa place en 2005 à Hammerhead et ce dernier part fin 2006, tous les deux pour des projets différents. NoctvrN reprend la batterie et Profundis Tenebrarum enregistre un split CD « Hell Bestial Conjuration » avec The Last Twilight en 2007, ainsi que la quatrième démo « Ascending from Cursed Domains« . Alfred Berengena va rejoindre dans le courant de cette année le groupe en tant que batteur de session et le deuxième album « Pathogenesis » verra enfin le jour en 2008 sur le label créé par NoctvrN, Antichristian Front Records et également chez le label Temple of Darkness. Le groupe commence alors à avoir une certaine notoriété et réussit à jouer en Ecosse, en Angleterre, des mini-tournées en Espagne et quelques festivals dans le pays.
Et nous voici en 2011 avec les mêmes musiciens qu’en 2008 et le même label de NoctvrN, « Apocalypchrist » voit le jour et je vais tenter si j’en sors indemne de vous donner mes impressions sur cet album inspiré des anciennes gloires nordiques. Pour information, c’est Alfred Berengena qui a enregistré, mixé et masterisé ce nouvel album dans son studio d’enregistrement.
La pochette de l’album est très symbolique, un ange ailé avec une tête de mort et une croix renversée sur son habit de croisade est attaché à plusieurs endroits par des fils barbelés. La Mort est à ses pieds représentée par des crânes et le péché originel par des serpents. Cette pochette est très réussie et surtout significative sur l’Apocalypse du Christ. Ensuite je pense que chacun peut en faire son interprétation mais nul doute Profundis Tenebrarum est contre le Christianisme.
Après une très courte intro et dès les premières notes de Timeless Void Of Anguish, l’ambiance de l’album est posée : de la brutalité et pas de concessions.
Le rythme imposé par la batterie et suivie de la guitare est tout bonnement impressionnant. Le groupe espagnol ne fait pas dans la douceur et n’est pas là pour rigoler. Son pain quotidien ? La destruction et le chaos !
Ça joue très vite, la batterie y est redoutable.
Avec pour nom d’album “Apocalypchrist“, nous savons d’avance que Profundis Tenebrarum ne fait pas dans la dentelle. Les BPM au niveau de la batterie sont étonnants, comme par exemple sur Blissful Torment. Il n’y a quasiment pas de temps mort, c’est monstrueux. Les guitares ne sont pas en reste et quelques passages peuvent faire penser à un héritage norvégien mais en plus rapide. La batterie me fait penser au groupe australien Bestial Warlust, comme sur le morceau As Nemesis Burns, plus soutenu que le précédent. Quelques claviers y font leur apparition mais c’est juste brièvement pour une ambiance à un instant donné.
Sur Revolting Against My Flesh, l’ombre d’Immortal apparaît avec notamment un passage significatif, notamment du morceau culte Blashyrkh (Mighty Ravendark) et je ne peux m’empêcher d’avoir leur clip culte en tête.
Sur Final Bloodshed, le groupe se permet un passage plus calme mais pas moins dépressif. Il sera de courte durée car le groupe a décidé de tout raser sur son passage. La puissance de feu du groupe pourrait même faire penser à celle de Marduk et les guitares aériennes sur les parties plus calmes, à Taake un autre groupe norvégien.
Into The Black Flame, à ne pas confondre avec l’album « Revelations of the Black Flame » du groupe norvégien 1349, même si ici la comparaison pourrait aisément être faite tellement la haine de NoctvrN au chant se rapproche de celle du norvégien Ravn. On trouve également un passage de cette chanson avec des guitares très lourdes, voir Doom mais dommage ces riffs ne seront pas longtemps exploités.
Avec Duer Distant Horizons Profundis Tenebrarum se lâche de plus en plus en jouant avec les ambiances malsaines et rentre-dedans. Les parties aux claviers sont, mêmes si elles sont plutôt discrètes, bien amenées et utilisées.
Blessed In Impurity nous indique que le groupe n’est pas prêt de diminuer sa cadence. Encore un titre ravageur.
Non je me trompe, Beyond The Aris Of Knowledge l’est davantage. La vitesse a encore monté d’un cran et avec toujours autant de maîtrise de la part des musiciens. C’est impressionnant !
Le groupe espagnol se paie le luxe de terminer ce titre avec des claviers majestueux.
Aussitôt suit Darkness Unfolds qui nous délivre avec uniquement des samples une ambiance sombre, malsaine et glaciale. Au bout de quelques minutes on se retrouve en pleine messe noire incantatoire et ensuite l’ambiance se veut de plus en plus morbide et dépressive. C’est la bande-son idéale en provenance des abîmes horrifiques. Sommes-nous en enfer ? Les quelques notes au piano très mélancoliques et appuyées rendent le tout très convaincant et sombre.
Avec Gleams of Death, l’ambiance se veut davantage glaciale voir industrielle. Une bête immonde vocifère dans les bas-fonds. On y entend tout un tas de sons. Ces deux morceaux à la suite pourraient aisément servir à la bande-son d’un film tel qu' »Alien« . L’atmosphère est vraiment pesante et du coup très réussie.
Après ces longs interludes, Profundis Tenebrarum revient avec Sacrilegious Domains, il en demeure que c’est un des morceaux les plus intéressants de l’album. C’est le plus travaillé en termes d’atmosphère. Il est terriblement lancinant, il se veut lourd et pesant. Encore une fois quelques riffs à la Taake mais le climat sonore fait surtout penser au groupe allemand Infestus. Le morceau termine sur une ambiance glauque, sur lequel se greffera l’outro Apocalypchrist, titre éponyme de l’album. Il se veut encore une fois très obscur, le tout dans l’atmosphère d’un monastère où le malin y a élu domicile.
“Apocalypchrist“ est un album terriblement efficace où les compromis et la faiblesse ne sont pas de mise. La production de l’album convient parfaitement au groupe pour épancher sa rage et sa lutte contre le christianisme. Tout est provocation, brutalité, obscurité et apocalypse selon Profundis Tenebrarum.
L’album des espagnols est parfait dans l’exécution de chaque morceau et au niveau de la technicité des musiciens. Les ambiances sonores très sombres sont très bien amenées et se veulent excellentes. L’album est dans son ensemble d’une rage et d’une puissance rares, et pourtant il se termine calmement après l’apocalypse provoquée par le Christ.
Pas besoin de vous décrire les textes écrits par les groupes, tout n’est que destruction, anti-christianisme, mort et obscurité. Il faut seulement noter que seules les paroles de Into The Black Flame ont été écrites par Shadow du groupe polonais Black Altar, un autre groupe qui ne verse pas dans la douceur et le symphonique.
En définitive, “Apocalypchrist“ est un album de Black Metal indispensable que je recommande vivement à tout amateur du genre qui aimerait ressentir ce qu’est une fin du monde selon Profundis Tenebrarum.
Rédigée par Metallic.
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