Morbid Angel / Necrophobic / Nervecell
Tourments…
(par Metallic)
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Moment : 16/12/11.
Lieu : La Machine du Moulin Rouge (Paris 18ème).
La peur d’être de nouveau déçu comme à la dernière édition du Hellfest ainsi qu’à leur prestation à l’Elysée Montmartre de novembre 2008 ? Morbid Angel me tiraille dans tous les sens à chaque fois que je les vois.
Ma jeunesse métallique a débuté avec ce monument du Death Metal, je me devais de leur laisser une dernière chance. La salle de ce soir m’a également aidé dans mon choix puisqu’il s’agit de la Machine du Moulin Rouge, l’ex-Locomotive relookée et rafraichie. La proximité que procure cette salle avec les groupes m’a donc convaincu pour revoir de nouveau mes idoles.
Peu de gens doivent connaitre ce groupe des Emirats Arabes Unis et pourtant il existe depuis 1999. Un groupe avec un membre libanais, un jordanien, un indien et un batteur français de session ; c’est assez rare pour être souligné. Et ils vont y mettre tout leur cœur ce soir pour nous foutre dans la gueule un bon set de Death Thrash Metal. Le groupe est vraiment heureux d’être parmi nous. Quelques incorruptibles foulent le devant de la scène pour pogoter. Le batteur de session n’est autre que le batteur du groupe Français Benighted, Kevin Foley. Car pour la petite histoire, le groupe français joue sur la tournée de Morbid Angel mais n’a pas pu jouer ce soir sur Paris à cause du Curfew (« couvre-feu »). C’est vraiment dommage et c’est le comble pour un groupe français de ne pas pouvoir jouer dans la capitale. Espérons qu’ils se rattraperont en nous proposant une tête d’affiche par exemple.
Pour en revenir à Nervecell, nous avons également eu le droit à une reprise sympathique de Bolt Thrower « Where Next to Conquer« . Le groupe ne révolutionne en rien le genre mais est suffisamment bon pour que je passe un agréable moment.
1) (Unknown)
2) All Eyes on Them
3) Amok Doctrine
4) Vicious Circle of Bloodshed
5) Where Next to Conquer (Bolt Thrower cover)
6) Demean
Même ce groupe renommé devra se contenter de la petite salle du sous-sol. Ça n’est pas forcément un mal vu la très grande proximité de la scène avec le public. Heureusement le son y sera bon.
Les membres suédois sont lookés comme il se doit mais le chanteur Thobias se démarque. Tout d’abord il a délaissé sa basse pour se consacrer entièrement au chant et ensuite il a changé de look. Il apparait les cheveux coupés dans un long manteau en cuir sans manches et franchement ce style ne va pas avec la musique que Necrophobic propose. Enfin c’est un style à la mode, il suffit de voir Behemoth ou Dimmu Borgir pour le constater.
Le groupe démarre avec 3 titres du dernier album en date Death To All sorti en 2009 chez Regain Records dont le redoutable « Revelation 666« . Il en sera suivi de deux morceaux de l’album précédent Hrimthursum sorti également chez Regain Records en 2006 avec en autre le très dense « Age of Chaos » sur album, car sur scène Necrophobic n’a pas su retranscrire toute la puissance, la lourdeur et l’atmosphère de cet excellent morceau et c’est dommage.
Les suédois terminent leur set par le sempiternel morceau « The Nocturnal Silence » tiré de l’album du même nom sorti en 1993 chez Black Mark Production.
Est-ce que le groupe a été à la hauteur de mes espérances ?
Déjà parlons de leur longue carrière, 10 ans de leur discographie ont été complètement occultés ce soir. Pourtant ces années ont marqué je trouve la scène Death Metal Suédoise. Ensuite le côté très rentre-dedans sur album et le côté ravageur du Death Black du groupe ne ressortaient pas autant sur scène au point que le chanteur me paraissait un peu trop joyeux pour ce genre de musique et pas vraiment dans le set. Pourtant c’était très bien exécuté mais il manquait cette atmosphère diabolique que nous pouvons trouver sur chacun des albums de Necrophobic. Ce changement d’ambiance a-t-il à voir avec le départ des deux guitaristes en 2011 ? En tous les cas ils ont été remplacés par le guitariste d’Unleashed / ex-Siebenbürgen et un ex-Unleashed / ex-Dismember. Content tout de même d’avoir pu serrer la main du batteur, un des fondateurs du groupe et seul rescapé avant l’arrivée de Thobias à la basse à l’époque.
En conclusion mon avis est partagé, je suis satisfait d’avoir pu voir Necrophobic ce groupe légendaire, mais d’un autre côté celui-ci a perdu de sa verve ou ce soir était-ce un jour sans malgré la bonne humeur du chanteur. Un groupe à revoir sur un set plus avantageux et plus long afin de se faire une meilleure idée.
The Slaughter of Baby Jesus (Intro)
1) For Those Who Stayed Satanic
2) Celebration of the Goat
3) Revelation 666
4) The Crossing
5) Age of Chaos
6) The Nocturnal Silence
Heureusement le groupe de Tampa joue sur la scène principale de l’ancienne Loco. Ils démarrent par un grand best-of composé principalement de morceaux de l’album Altars of Madness (1989) et Blessed Are the Sick (1991), mais également d’un titre de Covenant (1993) « Rapture« . Quel bonheur d’entendre d’aussi bons titres que sont « Fall From Grace« , « Immortal Rites » et « Maze of Torment« .
Le problème c’est que Morbid Angel nous balance depuis un moment le même best-of et je commence à avoir la fâcheuse impression que le groupe n’assume pas son nouvel album Illud Divinum Insanus, alors que c’est une tournée pour celui-ci. Ils ont joué 3 morceaux d’affilée histoire de ne pas brusquer tous les mécontents de ce nouvel album et de ne pas faire fuir les fans de la première heure. Heureusement les nouveaux morceaux ne passent pas trop mal à l’image, du moyen « Existo Vulgoré » et du très bon « Nevermore« , sauf peut-être « I Am Morbid » moins dansant qu’au Hellfest malgré tout mais qui ne me transcende toujours pas. Ce qui me pose problème sur ces nouveaux morceaux ce sont les paroles trop scandées où apparaissent les titres et les chœurs inadaptés de David Vincent.
Après ce très court passage de la nouvelle ère Morbid nous repartons dans les abysses avec « Angel of Disease » d’Abominations of Desolation (1991) ainsi que « Lord of All Fevers and Plague » d’Altars of Madness (1989) :
puis « Chapel of Ghouls » du même album :
Sur ces deux vidéos vous pourrez remarquer la totale maîtrise de Trey Azagthoth et de son art guitaristique.
Morbid Angel nous offrira un rappel composé de vieilleries : le très pesant « Where The Smile Live » de Domination (1995) et deux morceaux de Covenant (1993), le très oppressant « God of Emptiness » et le diabolique « World of Shit (The Promised Land)« .
Bien plus convaincant qu’au Hellfest 2011, le groupe de Floride est de toute manière meilleur en salles même si leur prestation à l’Elysée Montmartre était moyenne. Ils ont tout donné au point que le batteur Tim Yeung avait des crampes et que Trey Azagthoth était dérangé par un poignet récalcitrant. Regarder jouer Trey est un plaisir immense, il est si talentueux pour faire rugir et vivre sa guitare même caché derrière sa chevelure. On peut regretter le rouleau-compresseur à la guitare Erik Rutan mais Destructhor s’en sort très bien franchement. Le chanteur David Vincent était peut-être le moins convaincant surtout au niveau des chœurs où son chant était limite.
Ecouter toutes ces vieilleries et tubes qui ont fait la légende du groupe était vraiment jouissif. Ce qui me dérange c’est qu’il n’y a pas un morceau joué de la période Steve Tucker comprenant Formulas Fatal to the Flesh (1998), Gateways to Annihilation (2000) et Heretic (2003). Je ne comprends toujours pas les raisons s’il en existe mais est-ce normal ? Et ce pauvre Domination avec le seul titre « Where the Slime Live » ? David Vincent après la sortie de cet album est parti aussitôt dans le groupe de sa femme Genitorturers. Il revient en 2004 dans Morbid Angel donc pourquoi aujourd’hui le groupe occulte toute une période de sa carrière ? Personnellement je ne saisis pas cette attitude et ne pas assumer ce qu’ils font aujourd’hui n’est pas très honorable pour le groupe lui-même et respectueux pour les fans. Entendre de vieux morceaux aussi bien joués est un grand moment cependant je pense qu’à terme les gens vont finir par se lasser. Si ça n’est pas déjà fait…
Et que va donner le nouveau Terrorizer Hordes of Zombies en février 2012 ? Dire que Pete Sandoval a joué sur cet album… J’adore Morbid Angel mais là j’avoue, je commence à me poser de sérieuses questions sur leur avenir.
Intro
1) Immortal Rites
2) Fall From Grace
3) Rapture
4) Day of Suffering
5) Blasphemy
6) Maze of Torment
7) Existo Vulgoré
8) Nevermore
9) I Am Morbid
10) Angel of Disease
11) Lord of All Fevers and Plague
12) Chapel of Ghouls
Encore :
Intro
13) Where the Slime Live
14) God of Emptiness
15) World of Shit (The Promised Land)
Rédigé par Metallic.
A Darkosty Demaquilator : J'abonde dans ton sens! J'avais senti le vent tourner suite au concert de 2005 à l'Elysée-Montmartre où seul "Bil Ur-Sag" avait été joué de la période Tucker. Une véritable honte quand on constate le niveau des trois opus accouchés sous le règne de ce dernier au poste de vocaliste. Et je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à me prosterner devant "Formulas fatal to the flesh", summum absolu du death métal avec cette brutalité écorchée, cette violence fondamentale et profondément mystique. L'Ange Morbide n'a jamais fait mieux selon moi (bien que "Gateways to annihilation" crée toujours un maigre doute chez moi).
Ayant vu tous les lives Morbid depuis Domination et toujours a Paris, (jamais dans des fests genre Hellfest), je partage ton analyse . Ils auraient du assumer TOUT leur répertoire , depuis le retour de David . Et notamment ce dernier Illud : un affiche avec Mortiis , Combicrist voire Genotorturers aurait au moins épargné tous les trop jeunes ou trop vieux stupides raleurs qu'on trouve a la pèle sur le forum SOM …:) Oui, ne pas reprendre aucun titre de Formulas Fatal to the Flesh est une grosse erreur . Cet album frappe par son death massif et collossal entrecoupé des ralentis encore plus monstrueux , seuls les solos de Trey , enfilent comme des dentelles sur cette chair si humaine .
Bonne année !!!!