Hellfest 2011
Seconds méfaits…
(par Vlad Tepes & Metallic)
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Lieu : Complexe du Val de Moine (Clisson, 44).
| Vlad Tepes | Metallic |
Main Stage 01 | Main Stage 02 | Rock Hard Tent | Terrorizer Tent |
Mekong Delta | Hail of Bullets | D.R.I. | |
Hemoragy | Exhumed | ||
Municipal Waste | Skyforger | ||
Destruction | 1349 | ||
Sodom | Bolt Thrower | ||
Kreator | Triptykon |
Main Stage 2
Il est rare de voir un tel groupe en France. Il devait jouer cette année auprès d’Obituary, Grave et Devin Townsend Project, entre autre au Paris Extreme Festival le 27 mars. Mais le 22 mars un incendie a ravagé la salle de l’Elysée Montmartre où devait avoir lieu ce festival, au grand dam des passionnés de musique et de cette salle.
Les fans présents aujourd’hui sont donc plutôt chanceux. La météo est incertaine mais le public est présent et s’agrandit de plus en plus. Le line-up des années 90 n’a plus rien à voir puisqu’il ne reste que Ralph « Ralf » Hubert le bassiste du line-up originel de 1985.
Dès les premiers morceaux joués, je n’accroche pas à la musique, je m’ennuie même. C’est mou. Mais je reste car je veux les voir jusqu’au bout, voir si la machine va démarrer. En effet ça sera le cas, progressivement. Car les musiciens sont très bons techniquement et le chanteur Martin LeMar a un certain charisme.
Ce qui me pose un problème c’est la set-list car Mekong Delta ne va jouer que des morceaux de vieux albums où je n’ai pas forcément accroché. Il est regrettable de jouer une set-list composée de morceaux où les plus récents datent de 1992. Pourtant depuis il y a eu 4 autres albums. Enfin bref…
Mekong Delta nous a délivré de bons moments tout de même et il finira même en beauté avec le morceau Transgressor de l’album « Dances of Death (and Other Walking Shadows) » (1990, Aaarrg Records). La journée du samedi démarre tranquillement et c’est toujours sympathique de pouvoir voir un si vieux groupe.
1) Memories of Tomorrow
2) The Cure
3) Heartbeat
4) Sphere Eclipse
5) The Hut of Baba Yaga
6) Prophecy
7) The Healer
8) Transgressor
Rock Hard tent
Ayant appris que le groupe possède une fan-base conséquente, je décide de tenter l’aventure. Au final nous aura été servi un death/thrash sacrément efficace sans être « facile » pour autant. En effet, derrière une musique guerrière se dissimule des éléments étonnants tels que des aspérités tout droites venues du doom, ce qui permettra de donner plus de diversité à des compositions déjà solides. Cette entrée en matière fut des plus avenantes !
Contrairement à Vlad, je viens moi en terrain conquis puisque je connais bien ce groupe néerlandais et la musique qu’il pratique. Je rajouterai même que j’adore Hail of Bullets car il me rappelle tout ce que j’ai pu aimer dans le Death Metal des années 90.
Je suis tout à fait d’accord sur le côté Death/Thrash du groupe mais ça ne m’étonne pas étant donné qu’il y a au sein du groupe des membres de Thanatos et d’Asphyx. Le chanteur d’Hail of Bullets Martin van Drunen n’est autre que le chanteur actuel d’Asphyx et également l’ancien chanteur de Pestilence sur leurs deux premiers albums mythiques que sont « Malleus Maleficarum » et « Consuming Impulse« . Le côté Death/Thrash c’est pour Pestilence et le Doom bien plus pour Asphyx.
Oui c’est vrai ça n’est pas original mais Hail of Bullets est le plus bel hommage pour cette fructueuse scène Death Metal des années 90. C’est un groupe très efficace et qui ne peut laisser personne insensible à leur musique imparable. Le public du Hellfest est complètement acquis à leur cause.
Les membres du groupe prennent plaisir à jouer et à être présent aujourd’hui. La set-list sera partagée entre leurs deux seuls albums, « …Of Frost and War » et « On Divine Winds« .
Je suis très satisfait de cette prestation, je repars pour la suite survitaminé !
1) The eve of battle
2) Operation Z
3) Red wolves of Stalin
4) Full scale war
5) General winter
6) Berlin
7) Kamikaze
8) Kokyo napalm holocaust
9) Ordered eastward
Main Stage 2
Par curiosité je reste et du peu que j’ai écouté car je ne suis pas resté jusqu’au bout, le groupe joue du Heavy teinté de Speed et de Hard Rock avec un héritage à la Motörhead. Le groupe n’est pas déplaisant et il nous offre de bons moments. Par exemple, quand le chanteur/guitariste remplace son médiator par une canette de bière et qu’il gratte ainsi avec sur les cordes de sa guitare. Malgré tout, je préfère partir, me ressourcer avant la suite même si je garde une oreille sur la musique du groupe parisien.
Rock Hard tent
Encore un groupe que je voulais absolument voir et je ne serais pas déçu, même si 30 minutes c’est trop court pour un tel groupe. Exhumed c’est un mélange détonnant de Death Metal et de Grindcore avec un patrimoine laissé par le groupe Carcass. Et ça dépote comme on dit !
La set-list couvre toute leur discographie sauf malheureusement leur album « Slaughtercult » sorti en 2000. La part belle est faite surtout à l’album « Gore Metal » (1998, Relapse Records). Je suis donc ravi et je prends une bonne petite claque même si le son aurait pu être meilleur.
C’est certes simple mais direct et efficace. Le public est déchaîné. Un moment sympa avant le dernier morceau Open The Abscess, le chanteur/guitariste Matt Harvey brandit une fausse tête découpée et dégoulinante de sang sur lui-même. Un passage bien gore tout comme l’est la musique d’Exhumed.
Encore un moment fort sympathique pour se défouler.
1) All Guts, No Glory
2) Necromaniac
3) As Hammer to Anvil
4) Waxwork
5) Casketkrusher
6) Limb From Limb
7) Forged in Fire (Formed in Flame)
8) The Matter of Splatter
9) Open the Abscess
Main Stage 2
Autant le dire frontalement, j’ai trouvé ce thrash auto-parodique complètement inutile et à la vacuité remarquable. Autant dire que je préfère infiniment plus Tankard dans ce registre !!
Je ne suis pas du tout d’accord avec mon confrère Vlad sur ce groupe de Thrash américain qu’est Municipal Waste. Justement grand amateur de Thrash depuis l’âge de mes 13 ans, ce groupe est un fabuleux hommage à la grande époque 1980-1990.
Il n’y a rien d’original je le conçois, mais ils ont une telle énergie et la même ferveur que l’on pouvait retrouver à l’époque. Le public est déchaîné et je pense aisément que c’est pendant ce set que les gens se sont bougés le plus de la journée. C’était le délire total sur scène comme dans le public avec par exemple un bateau gonflable avec à l’intérieur un mec déguisé en Bel Laden et flottant sur la foule.
Un moment vraiment fun, tout comme Municipal Waste l’est également. Les musiciens sur scène sont vraiment dynamiques et vigoureux. Je n’ai pas le temps de souffler un instant tellement c’est intense dans le public.
Toute leur discographie sera balayée pendant leur show avec quelques titres en plus pour l’album « The Art of Partying » (2007, Earache Records). Pour ma part, un des meilleurs moments de la journée et un groupe que j’espère voir en salle.
1) Intro (Training Montage from « Rocky IV« )
2) Terror Shark
3) Headbanger Face Rip
4) Divine Blasphemer
5) Beer Pressure
6) The Thrashin’ of the Christ
7) Wolves of Chernobyl
8) Drunk as Shit
9) Sweet Attack
10) Wrong Answer
11) Sadistic Magician
12) Black President
13) I Want to Kill the President
14) Unleash the Bastards
15) The Art of Partying
16) Born to Party
Rock Hard tent
En effet, leur musique n’aura ni gagné en originalité ni gagné en profondeur depuis le Cernunnos Pagan Festival parisien de janvier dernier. Et je fus le premier à le déplorer, car ce concert fut pour moi très long, me donnant le sentiment d’entendre un énième groupe de pagan métal. Navrant.
1) Kauja Garozas Sila
2) Kauja Pie Plakaniem, Kauja Pie Veisiem
3) Naves Sala
4) Kalejs Kala Debesis
5) Keves Dels
6) Kavi
7) Garais Dancis
8) Melnais jatnieks
9) Pedeja Kauja
Main Stage 2
Quelle joie de les voir enfin, je n’avais pas pu les voir lors de l’édition 2009 du Hellfest. C’est un groupe que j’écoute depuis tellement longtemps, l’ambiance est pour ma part particulière. Les souvenirs d’enfance refaisant surface, je me mets dans de bonnes conditions pour apprécier le concert de ce grand groupe de Thrash allemand.
Destruction ne pourra jouer que quelques morceaux de leur longue carrière. Des albums seront oubliés mais dans l’ensemble la set-list est plutôt bonne. Après deux anciens morceaux, Destruction jouera également deux nouveaux morceaux, Armageddonizer et Hate is my fuel de l’album « Day of Reckoning » récemment sorti en février chez Nuclear Blast Records. Ces morceaux pré-cités passent plutôt bien dans mes oreilles et celles de l’assistance.
Ensuite les tubes du groupe vont s’enchainer, ne nous laissant aucun temps mort. Destruction se veut rapide et cinglant. Je suis content de les avoir enfin vus car le set était bon et plutôt old-school.
1) Curse the gods
2) Mad butcher
3) Armageddonizer
4) Hate is my fuel
5) Thrash ‘til death
6) Nailed to the cross
7) Bestial invasion
8) Eternal ban
9) Total disaster
Rock Hard tent
Un long set de Skyforger additionné à une longue attente, me voilà enfin prêt à assister au concert majeur de ce samedi pour moi : 1349 !! Mon impatience se trouvait à la hauteur d’une autre attente, celle de 4 longues années depuis la dernière fois où j’aurai eu la chance de les voir sur une scène. En effet lors du Hellfest 2007, 1349 avait enfanté une véritable apocalypse dont je me souviendrais toute ma vie. Toutefois, le groupe aura bien évolué depuis tout ce temps, étant notamment passé par une phase expérimentale d’ambient sombrissime.
Justement, c’est une plage d’ambient des plus sombres qui se diffuse peu à peu depuis les enceintes alors que le fond de scène rouge se trouve déjà installé. Le climat s’installe et progresse peu à peu, comme pour chasser du monde la chaleur régnant au dehors. En effet, 1349 s’incarne comme un opposant à la lumière. Je me trouve aux premières loges pour assister à l’incarnation du chaos. D’ailleurs, voilà Frost venant effectuer le traditionnel crachat de feu…
Le set débute par un mur du son en la qualité du parfaitement nommé Riders of the apocalypse. Voilà que je retrouve ce fameux mur du son, me faisant remonter les souvenirs relatifs au Hellfest 2007. Violente et implacable, voilà comment peut être qualifiée cette introduction de la part de nos chers norvégiens.
Poursuivant au rang des grands classiques, 1349 nous assène un Chasing dragons toujours aussi impressionnant en live. En effet, l’exécution est d’une rapidité à couper le souffle, Frost faisant chaque fois preuve d’une maitrise inhumaine (quels roulements diaboliques !!!).
Seuls deux morceaux joués et nous voilà déjà sur les rotules ! Bien qu’objectivement rapide, Psalm 7:77 va venir calmer quelque peu les nuques, du moins pour quelques secondes. En effet, cet extrait du petit dernier « Demonoir » (2010, Indie Recordings) va s’avérer très efficace sur scène, à mon plus grand étonnement. En effet, il s’agit du seul morceau à mes yeux insipide dans ce dernier opus. Mais voilà que 1349 vient de me réconcilier avec lui, même s’il est loin de remonter au niveau des autres morceaux de l’album. En tous les cas, Psalm 7:77 est incarné sur scène, c’est une évidence.
Ralentissant le rythme, voilà que 1349 choisit de représenter le très cher à leur cœur (et pourtant profondément impopulaire) « Revelations of the black flame » avec le mid-tempo Maggot fetus. Une fois de plus, le groupe aura su donner de l’ampleur à un morceau quelque peu atrophié en studio. Et là, c’est Ravn qui arrive à immiscer son poison en nos veines au travers d’un obscur procédé. Impossible d’en réchapper.
Devenue insidieuse, la violence décida de revenir de manière frontale et cataclysmique avec un I am abomination aux allures de dévastation absolue. Comme à chaque fois avec ce titre, 1349 fait office de rouleau-compresseur, décimant tout sur son passage. A la stoïcité de Ravn se couple l’inhumaine frénésie de Frost (et toujours ces roulements de damné !!). I am abomination demeure toujours un sommet de violence pure…
Jouant sur l’alternance des rythmiques, nous voilà replongés dans la sinuosité de l’excellent « Revelations of the black flame » avec Serpentine sibilance (portant adéquatement son nom). Serpentin et possédé, les vocaux de Ravn s’insinuent en notre âme pour la pervertir dans son ensemble, ne nous laissant pas la moindre échappatoire. Etant un grand amateur dudit opus, je me suis littéralement régalé, même si je pense que ce ressenti n’a pas forcément été partagé par l’audience.
Alors que notre âme se trouve trompée par le serpent, 1349 nous assène un nouveau choc en plein visage : « do you hear them calling ? … from behind !!! ». Sculptor of flesh s’abat sur nous. Là aussi, ce fut une véritable boucherie, ou plutôt devais-je dire un franc brasier. Frost fut pleinement à la hauteur de mes espérances, exécutant à la perfection cette mythique introduction d’une rare violence. Tout le reste sera d’une exécution irréprochable, tout comme dans une incarnation pleine et entière. Sur scène, 1349 arrive à se muer en feu, c’est vraiment très impressionnant.
Le temps passe vite, incroyablement vite, et il est temps d’en revenir à « Demonoir« . Après l’ambiante introduction Tunnel of Set I, c’est sans surprise qu’Atomic chapel se développe. Sans surprise par rapport à la version studio, l’incarnation est au rendez-vous, bien que je continue à trouver ce morceau trop morne pour moi. Toutefois, soulignons l’exécution technique absolument remarquable, les différentes ruptures rythmiques étant maitrisées du début jusqu’à la fin.
Tunnel of Set II résonne et je trépigne ainsi d’impatience. Pour mon plus grand plaisir, le show se terminera par mon morceau culte issu de « Demonoir« , le tortueux When I was flesh. Là aussi l’exécution technique fut remarquable et totalement maitrisée. Et pourtant les pièges ne manquent pas au sein d’une composition complexe et passionnante. Je fus très justement capté par cette interprétation à la fois sombre et profonde. Autant dire que 1349 me laissa pantois et profondément ravi devant tant de conviction et de foi.
Ce show de 1349 fut d’une excellence leur faisant honneur, même si n’arrivant pas à surpasser l’apocalypse sonore du Hellfest 2007. Mais je ne peux pas leur en vouloir car il demeure quasi impossible de reproduire un tel tour de force. Le groupe aura su passer en revue une large part de sa discographie, allant même jusqu’à établir une balance parfaite entre « Hellfire » et « Revelations of the black flame« , montrant par là une distanciation par rapport aux critiques. 1349 continue de tracer sa voie, qu’elle reçoive ou non les éloges du public. Quant à lui, « Demonoir » aura été dignement représenté, même si j’aurais préféré en lieu et place d’Atomic chapel un Pandemonium war bells par exemple. En repensant à ce concert, je regrette très amèrement l’annulation de la quasi intégralité de la dernière tournée en tête d’affiche…
Que dire après Vlad ? Tout est dit, il retranscrit parfaitement ce concert, l’atmosphère dévastatrice qui s’y dégageait. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir 1349 lors de l’édition 2007 du Hellfest. C’est donc la première fois que je les vois aujourd’hui.
Et je ne vais pas être déçu car je vais vivre en ce début de soirée le meilleur concert de la journée. En effet, dès l’entrée de jeu avec Frost en cracheur de feu et le titre Riders of the Apocalypse, je suis déjà sous le choc. C’est d’une telle puissance, brutal, malsain et tout y est destruction.
Je ne m’attendais pas à un tel anéantissement sonore. Frost derrière sa batterie est un monstre, il n’est pas humain. Je ne sais pas comment il fait pour jouer ainsi. Archaon même s’il fait un peu trop son poseur, il n’en est pas moins un très bon guitariste. Seidemann est très mystique caché sous sa longue cape à capuche, il a l’air possédé quand il joue de sa basse.
Mais celui qui m’a littéralement impressionné, c’est le chanteur Ravn. Il est d’une telle froideur et a un regard très noir et sombre vers le public entre chaque morceau. Il est vraiment très agressif voir méprisant. Ça ne rajoute que de la froideur à l’ensemble. Ravn est vraiment charismatique et impressionnant.
Je ne rajouterai rien de plus sur la set-list, je ne connais pas suffisamment le groupe, juste vous dire que j’ai apprécié que 1349 ait joué des morceaux de chaque période de leur discographie.
Je suis évidemment comblé. C’est la surprise totale et j’ai pris une gigantesque claque avec ce show de 1349. Concert que je ne suis pas prêt d’oublier.
1) Riders of the apocalypse
2) Chasing dragons
3) Psalm 7:77
4) Maggot fetus… teeth like thorns
5) I am abomination
6) Serpentine sibilance
7) Sculptor of flesh
8) Tunnel of Set I / Atomic chapel
9) Tunnel of Set II / When I was flesh
Main Stage 2
1) In war and pieces
2) The vice of killing
3) Outbreak of evil
4) The saw is the law
5) Sodomized
6) M-16
7) Agent orange
8) The art of killing poetry
9) Blasphemer
10) Remember the fallen
Terrorizer tent
Je ne suis pas de l’avis de Vlad sur ce groupe qui est avant tout pour moi le fondateur du Thrashcore et du Crossover. D.R.I. c’est juste 29 ans d’existence et même s’ils n’ont pas sorti de nouvel album depuis « Full Speed Ahead » sorti en 1995, ça ne les empêchera pas de jouer devant une Terrorizer tent bondée et débordant sur l’extérieur.
Malheureusement, la fatigue se faisant ressentir et étant trop loin de la scène, je n’ai pu apprécier pleinement de la musique de D.R.I. Sentant une certaine frustration et déception j’ai préféré partir pour ne pas l’être davantage. Dommage mais j’espère les revoir un jour en salle.
1) Acid Rain
2) I Don’t Need Society
3) Beneath the Wheel
4) Commuter Man
5) Thrashard
6) Slumlord
7) Argument Then War
8) Who Am I
9) Violent Pacification
10) Five Year Plan
11) I Lose, You Win
Je ne vous parle pas plus en détails du passage éclair devant la Rock Hard tent du concert de Septicflesh car je ne digère toujours pas la perte de sa splendeur, eux qui furent jadis des dieux grecs !
Main Stage 2
Au sein d’un public enfiévré, ma nuque s’est laissée emportée par des rythmiques qui font mouche, dont Pleasure to kill fut l’apothéose pour moi. Un très bon moment !
Les groupes après 1349 ont été difficiles à digérer de part la puissance du combo norvégien. Mais là le groupe de Thrash Kreator va me réveiller ainsi que toute l’assistance. Pour ma part ce groupe est le fier de lance du Thrash allemand toutes périodes confondues.
Ce soir Kreator nous jouera une set-list quasi parfaite, il n’y a que des tubes qui vont s’enchainer. Je ne pourrais plus m’arrêter d’headbanger. Un grand moment que je revis volontiers après celui de l’Elysée Montmartre en 2009 (dont voici l’archive photos ici). Les musiciens donnent tout et le public est complètement conquis, ça fait plaisir à voir et à entendre.
Un excellent défouloir !
1) Hordes of chaos (a necrologue for the elite)
2) Warcurse
3) Endless pain
4) Pleasure to kill
5) Destroy what destroys you
6) Voices of the dead
7) Enemy of God
8) Phobia
9) Terrible certainty / Reconquering the throne
10) The patriarch
11) Violent revolution
12) Flag of hate
13) Tormentor
Main Stage 2
Pareil que mon confrère, je n’ai pas pu apprécier pleinement du concert de Bolt Thrower. Il m’a paru énorme de loin mais de prêt, le public était déchaîné et ne tenait pas en place.
Balloté dans tous les sens, je n’ai que très peu profité de la musique du groupe anglais. La set-list est pourtant excellente et le show ultra-puissant, rien n’y fait je ne rentre pas dans la musique de Bolt Thrower et ce malgré de très bons moments.
Heureusement il me reste de meilleurs souvenirs, ceux du Trabendo à Paris en mai 2010 (voir l’archive photos juste ici).
Ce groupe est un rouleau-compresseur avec des titres qui font mouche et d’une telle efficacité. C’était la guerre sur scène mais surtout dans le public. Mais je n’en veux à personne, c’est ainsi. La preuve que la musique de Bolt Thrower rend hystérique certain(e)s.
1) The IVth crusade
2) Salvo
3) Anti-tank (dead armour)
4) The silent demise
5) World eater
6) Cenotaph
7) The killchain
8) No guts, no glory
9) For victory
10) Where next to conquer
11) When cannon fades
Rock Hard tent
Religieusement placé sous la Rock Hard tent, dans une obscurité rampante, me voilà attendant une légende vivante… En effet, un certain Tom G. Warrior va venir fouler le sol clissonnais dans peu de temps maintenant pour son plus récent projet, Triptykon. Cela me fait sourire car cette seconde journée du Hellfest 2011 réalise un tir groupé avec 1349/Triptykon, Tom G. Warrior ayant produit leurs deux derniers opus. A cette heure, la fosse demeure excessivement peu remplie, donnant un caractère assez confidentiel au concert.
Le set va sans surprise coupler des titres de Triptykon et d’anciens brûlots de Celtic Frost. Et pour réaliser la jonction, seront interprétés quelques titres issus de « Monotheist« , sorte de pré-Triptykon. D’ailleurs, Tom G. Warrior nous offrira sur un plateau l’énorme Synagoga Satanae (même si la version studio aura été quelque peu écourtée).
Les grands classiques de Celtic Frost seront bien entendu délectables, comme une énorme remontée dans le temps. Car c’est une véritable pièce d’histoire qui se réalise alors.
Bien qu’objectivement peu nombreux, les titres de Triptykon vont marquer très fortement mon esprit par une interprétation à la limite de l’entendable. En effet, la lourdeur déjà ressentie en studio va ici prendre une ampleur assez peu commune, dont The prolonging sera l’apogée. Ce dernier se déroulera dans une interminable marche funèbre, monocorde et inconfortable. Car c’est bien de malaise dont il s’agit, la composition semblant ne jamais trouver de fin. Et je peux vraiment dire que ce soir-là, Triptykon aura fait figure de grand nom du doom extrême en termes de ressenti, car la lenteur des rythmiques alliée à l’ambiance suffocante m’aura offert la seconde apogée de ce samedi 18 juin. Je pense que ce show aura dû paraître hermétique au commun des mortels, et je ne serais pas surpris si bon nombre de personnes ont alors quitté les lieux. En effet, terminer une journée de festival par une telle lourdeur est assez atypique, et il convient d’apprécier le doom le plus extrême pour en apprécier toute la profondeur.
La mort s’est durablement infiltrée au Hellfest, laissant un paysage dévasté, où errent des âmes ayant depuis longtemps perdu leur substance (à l’image de Vanja, véritable fantôme de basse…). Cela me permet de réécouter ce premier effort de Triptykon avec plus de profondeur encore. Car il gagne considérablement en complexité sur une scène, c’est indéniable.
Une bien sombre claque que ce concert de Triptykon, encore meilleur que celui donné l’année passée au Hole in the Sky de Bergen. Un grand bravo Mr Warrior !
Dernier concert de la soirée, un choix difficile doit s’opérer. J’ai le choix entre trois légendes : celle du Thrash Metal Coroner, celle du Hardcore/Punk Bad Brains ou Triptykon celle du Doom extrême. Quel choix extrêmement difficile !
Vous me direz Triptykon n’est pas vraiment une légende mais c’est tout de même ces suisses que j’irai voir ce soir pour clôturer la deuxième journée de l’édition du Hellfest 2011. En fait la légende ne se situe pas au niveau du groupe suisse mais exclusivement au niveau de son leader, le guitariste et chanteur Thomas Gabriel Fischer. Il n’est autre que le créateur avec Martin E. Ain de Hellhammer et surtout du cultissime Celtic Frost qu’on ne présente plus. Dès son arrivée sur scène, il dégage un charisme incroyable et pourtant une certaine timidité. Il me fait penser au Doc dans le film « Retour vers le futur » avec ses cheveux et ce teint blanc.
Thomas a beau être le leader, chaque musicien a sa place, que ce soit Norman à l’écrasante batterie, Vanja à la svelte basse et V. Santura de Dark Fortress à la virtuose guitare et aux sombres vocaux.
Tout est parfait, que ce soit entre les lumières, la nuit complètement tombée, le son, le peu de personnes présentes et cette atmosphère si particulière. Finir une journée par un concert aussi sombre est perturbant mais je me laisse complètement happé par la musique de Triptykon. Je me sens envoûté par ce doux parfum d’agonie. Et celle-ci sera lente mais si efficace !
Si Celtic Frost est davantage connu pour sa période Black/Thrash/Death, pourtant le groupe a connu un sacré virage lors de son retour en 2006 avec « Monotheist« , un album beaucoup plus Dark et Doom.
C’est dans cette brèche que Thomas G. Fischer va s’engouffrer pour nous conter son désespoir le plus profond au sein de Triptykon. L’introduction Crucifixus en ouverture est très prenante et nous indique déjà l’atmosphère dans laquelle nous sommes. Cette intro sera suivie d’un Procreation (Of The Wicked) de l’ère Celtic Frost avec une froideur et une lourdeur incisives. Ce morceau est écrasant et me terrasse.
Ensuite le premier morceau de « Eparistera Daimones » qui s’intitule Goetia démarre dans une atmosphère bien étrange voir dérangeante pour nous plonger dans des riffs Thrash Indus et un côté martial prononcé.
Le classique des classiques Circle of the Tyrants me rappelle bien des souvenirs et le son se veut davantage old-school que ce soit au niveau des instruments et de ce chant si incroyable de Thomas, souvent copié mais jamais égalé. Le morceau le plus brutal, le plus primaire mais toujours aussi prenant malgré les années.
Babylon Fell plus classique mais très bon également sera suivi du très captivant Synagoga Satanae avec un batteur debout au début du morceau et tapant le plus lourdement sur sa batterie afin d’accentuer cette dimension intense qui se dégage de ce morceau. Puissant, le meilleur moment de ce concert !
Le long morceau The Prolonging suivi de l’instrumental Winter vont enfoncer le clou afin que le mal-être grandisse en nous, nous ronge, nous dérange.
Que dire de plus, si ce n’est que je viens de vivre un moment unique grâce à Triptykon. Ce concert était tout simplement brillant et fascinant, d’une lourdeur à toute épreuve. Bravo à tout le groupe pour cette superbe performance.
1) Crucifixus
2) Procreation of the wicked (Celtic Frost cover)
3) Goetia
4) Circle of the tyrants (Celtic Frostt cover)
5) Babylon fell (Celtic Frost cover)
6) Synagoga Satanae (Celtic Frost cover)
7) The prolonging
8) Triptych: Winter: Requiem/Chapter Three: Finale (Celtic Frost cover)
La journée du samedi fût moins fatigante que celle du vendredi. Beaucoup de groupes avec lesquels il était bon de se défouler : Hail of Bullets, Municipal Waste, Kreator, Exhumed et Destruction ; un avec lequel j’aurai aimé me défouler, c’est bien Bolt Thrower mais ce n’est que partie remise. Seules deux entités très différentes ont su me transcender réellement aujourd’hui, c’est 1349 avec brutalité et Triptykon avec noirceur.
Mais que nous réserve la troisième et ultime journée de cette édition 2011 ? …
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