Absu / Impiety / Necronomicon
Old School, what else ?…
(par Metallic)
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Moment : 08/04/12.
Lieu : Glaz’Art (Paris 19ème).
Après les quelques mésaventures rencontrées lors du concert d’Obscura et Gorod : live-report du 29 mars 2012, je réitère ma présence sur cette nouvelle affiche qui se veut très différente. Celle-ci est une nouvelle fois proposée par Garmonbonzia.
Je prends alors un risque de revenir au Glaz’Art. Je suis conscient d’être encore déçu par la qualité incertaine du son de cette salle parisienne. Mais je ne peux pas rater une telle affiche, elle est alléchante par les groupes qui y sont présents.
Dix jours plus tôt avec Obscura et cie, nous avions une soirée plutôt Death Metal à consonance « technique » alors que ce soir nous avons une date Black Death Thrash Metal. Le genre d’affiche qui se fait rare en Ile-de-France.
Que va nous réserver un tel divertissement ? Je vais d’un pas décidé, et pour une fois en avance, en direction du Glaz’Art.
Il s’agit du groupe Québécois Necronomicon et nous sommes « Cousins » comme le dit bien le chanteur en Français. C’est la première fois que ce groupe se produit dans notre pays d’ailleurs. Et ce malgré les 25 ans d’existence du groupe, annoncé par le chanteur Rob Tremblay. Il nous taquine sur le fait que nous n’étions pas nés à l’époque. Il est plutôt marrant mais son discours est assez inutile, surtout quand tu es une première partie et que tu as peu de temps pour jouer, soit trente minutes. Que nenni il parlera ainsi entre chaque chanson et je suis sûr même si j’exagère qu’ils auraient pu jouer un titre supplémentaire.
En terme de look, les musiciens arborent un style vestimentaire plutôt Black Metal et proche de Behemoth et Hate. Une ressemblance qui vaut surtout pour le frêle bassiste.
La configuration du groupe Québécois reste simple avec seulement trois musiciens. En terme de musique, ça reste simple également. Necronomicon surfe sur des airs de Death Metal avec quelques touches Black Metal par-ci par-là. L’ensemble reste classique et n’est pas sans rappeler leur confrère Kataklysm dans les parties Death et Behemoth dans les parties Black des passages plus rapides. Quelques touches de claviers et samples agrémentent le tout, ce qui est à mes oreilles un mélange agréable. Le groupe ne révolutionne rien dans le genre mais c’est de bonne facture. Et puis les musiciens sont expérimentés et sont ici présents ce soir avec une démarche authentique.
J’ai découvert Necronomicon il y a quelques temps avec l’album « Pharaoh of Gods » paru en 1999. C’est leur premier album et ce malgré leur 25 ans d’existence. En 1991 ils ont sorti une démo et en 1996 un EP. On ne peut dire que les Québécois soient productifs car le deuxième album « The Sacred Medicines » est sorti en 2003 et le dernier « The Return of the Witch » est paru en 2010 chez Napalm Records.
D’ailleurs le groupe nous joue ce soir un titre du dernier album en date. The Return of the Witch, que je vous laisse découvrir via ma vidéo :
Elle représente parfaitement le style pratiqué par le groupe et le set qu’ils nous offrent ce soir. Malgré le fait que leur prestation soit bonne, je me pose la question de leur présence sur cette affiche. Il y a effectivement un fort décalage entre les deux autres groupes présents. Trop sage et pas assez brutal à mon goût, surtout pour le déluge qui va suivre.
Je ne me plains pas forcément car il est rare d’avoir une bonne première partie et Necronomicon fait partie de ces exceptions. J’espère que nos chers cousins reviendront !
Pas de Roadies, les musiciens préparent tout eux-mêmes jusqu’au micro. Seul le batteur de Necronomicon aidera celui d’Impiety à mettre en place sa batterie comme ça peut se faire couramment dans le milieu. Le Glaz’Art est une des rares salles où le personnel ne participe en rien aux préparatifs de la scène. Pourtant ils sont bien présents mais ne font que se promener et attendre que ça se passe. Après cette brève parenthèse, revenons à l’essentiel.
Les musiciens d’Impiety sont lookés façon old-school, enfin surtout le chanteur/bassiste. Il a des clous un peu partout, des bottes aux épaules avec plusieurs ceintures de balles. Comme il est grand, il impressionne mais ne semble pas être une brute épaisse. Pourtant une fois le set démarré il part aux chapeaux de roue ; c’est direct, violent, puissant, brutal, efficace et old-school. Le groupe de Singapour délivre un Black Death sans concession et ravageur.
Je suis en face du chanteur, ébahi et j’en prends plein la gueule. Il déverse toute sa haine dans son micro et également sur son imposante basse. Impiety a des albums aux productions inégalées mais là sur scène nous n’aurons pas ce problème, le son est bon. La puissance est de mise et le set du groupe est vraiment brut. Sauf peut-être le guitariste qui me semble moins présent et un peu mou. Il me paraît être moins à fond dans la musique et le concert contrairement au bassiste et au batteur. Il fait certes son travail correctement mais il manque ce petit truc pour que ce concert d’Impiety soit parfait.
Je ne connais pas très bien la longue discographie du groupe mais apparemment ils nous servent du vieux matériel comme du neuf.
Parmi les vieux morceaux, Dominator dont voici ma vidéo :
Ce titre est je trouve représentatif du groupe dans son ensemble : brutal et sans compromis, voir bestial. Je ne m’ennuie pas une minute. De toute manière le groupe ne nous en laisse pas le temps.
C’est un réel plaisir de voir Impiety pour la première fois malgré le fait que leur avant dernier album « Worshippers of the Seventh Tyranny » fût très controversé. Je ne me fie pas aux critiques car elles ne sont pas toujours de mon avis. Je ne connais pas l’album… je ne peux donc pas vous dire ce qu’il en est. Peu importe car le groupe sur scène ne me déçoit pas mis à part un peu le guitariste.
Les morceaux de la set-list défilent et avant le dernier titre, Impiety nous délivre une chanson du dernier matériel, « Ravage & Conquer » toujours chez Pulverised Records. Album qui soi-disant au passage m’a l’air des plus prometteurs. Cet avant-dernier morceau est en réalité une reprise du défunt et légendaire groupe Bathory. Il s’agit de Sacrifice repris à maintes reprises par différents groupes.
Ce soir devant le public parisien, Impiety saura être digne du Maître suédois. Cette chanson convient parfaitement pour un groupe de cette trempe.
La soirée ne s’arrête pas là puisqu’un dernier titre est joué, Torment in Fire de l’album « Skullfucking Armageddon » (1999) qui conclura le set du groupe de Singapour de la meilleure manière.
Je n’ai rien à rajouter davantage, juste vous dire que c’était une tuerie !
Un groupe brut, à consommer sans modération aucune.
1) ChristfuckingChrist
2) Ravage and Conquer
3) Dominator
4) Weaponized
5) Advent of the Nuclear Baphomet
6) Legacy of Savagery
7) Sacrifice (cover Bathory)
8) Torment in Fire
Le line-up a certes beaucoup changé depuis les débuts en 1990, le groupe a même stoppé ses activités en 2002 après l’album « Tara » (sorti en 2001). L’avenir du groupe était vraiment incertain à l’époque et Proscriptor McGovern traina ses guêtres dans des groupes tels que Melechesh et Magnus Thorsen ainsi que dans son projet solo Dark Ambiant Proscriptor. Absu redémarre tranquillement en 2007 pour enfin trouver un line-up stable vers 2008-2009, juste avant la sortie de l’album « Absu » en 2009. La machine a l’air véritablement relancé avec l’album « Abzu » sorti en octobre 2011 chez Candlelight Records pour le plus grand bonheur de toutes et tous.
Proscriptor McGovern est le leader du groupe : il est la voix Black criarde et evil d’Absu ainsi que la démente batterie. D’ailleurs il la bichonne avant le concert au point que le long temps de préparation de la scène lui est entièrement dédié. Il prend un soin particulier à préparer son imposante et solide batterie. Son art doit être parfait. Pour la voix criarde qui semble d’un autre temps je vous laisse la découvrir en vidéo sur la fin du premier morceau joué ce soir, Apzu :
Pour le chant, Proscriptor n’a pas de micro à proprement parler mais en fait un micro-casque. Ce qui s’avère extrêmement pratique sur scène quand tu joues de la batterie et que tu chantes simultanément. En marge de cette minutieuse préparation, deux magnifiques toiles de tissu identiques sont posées de chaque côté de la scène avec les moyens du bord. Dommage, la scène n’est pas assez grande pour une mise en scène plus occulte et pour un guitariste supplémentaire. Dernière touche finale, Proscriptor s’appose un serre-tête plutôt lumineux avec revêtement style boule à facettes des soirées disco d’antan. L’utilité je ne sais pas, mais ça me semble un peu ridicule et provoque un certain décalage avec l’ensemble. C’est mystérieux mais c’est ainsi qu’il se présente face au public afin de pratiquer son rituel.
Après avoir joué deux morceaux de leur deuxième album, « The Sun of Tiphareth » (1995) passe au tout dernier avec le premier morceau de l’album, Earth Ripper que je vous laisse découvrir ici en vidéo :
« Abzu » est vraiment très bon, certes très simple et davantage primaire mais vraiment redoutable au final. En tous les cas, Absu ne baigne pas dans le modernisme. Au contraire il se veut un fervent défenseur du Black/Thrash Old School avec une configuration simple comme pour Necronomicon et Impiety, c’est-à-dire avec seulement trois musiciens. Sauf que le groupe texan alterne son chant entre celui du batteur, donc Proscriptor, et celui du bassiste Ezezu. Ce qui rend le tout très efficace et rythmé.
Le mythique morceau Swords and Leather de l’album tout aussi légendaire « The Third Storm of Cythraul » ne pourra qu’abonder dans mon sens. Une énergie folle et un côté très evil se dégage de la musique d’Absu. Du pur bonheur à découvrir ici dans ma vidéo :
Le public est décidément déchaîné et possédé par la musique. Le morceau Abraxas Connexus n’y changera rien même s’il est plus lent mais tout aussi démoniaque et bestial :
A part le premier album culte du groupe sorti en 1993 « Barathrum: V.I.T.R.I.O.L.« , tous les autres albums ont eu au moins un de leurs morceaux joués ce soir. Comme l’album « Tara » (2001) le plus représenté ce soir, le trio de morceaux se suivront dans la set-list : Tara, Pillars of Mercy et Manannán dont les deux derniers font partie des meilleurs titres de cet album moins connu par le public. Je me rappelle avec émotion de Manannán et son clip sur la VHS de 1999 intitulée « In the Visions of Ioldánach« .
Pendant ces morceaux, les spectateurs n’ont pas pour autant davantage de répit, le headbanging est incessant et quelques slams se dessinent par-ci par-là avec le lot quotidien de dépravés alcooliques. L’ambiance est très rock’n’roll malgré le fait que par moment certains sont vraiment très lourds. Enfin bref, je profite à fond tout de même de cette fucking soirée.
Le rythme est effréné et Absu enchaîne certes en sueur mais sûrement sur l’indispensable morceau Highland Tyrant Attack qui est un hymne du Black/Thrash des années 80, un hommage à Venom et Bathory je trouve. Avec The Coming of War c’est l’avènement de la guerre mais nous sommes déjà en plein dedans depuis le début du set des américains. Ce morceau se veut plus ambiancé et occulte. Un peu de répit et de fatigue se font un peu ressentir pour ma part.
Chaque musicien se donne à fond à l’image d’un bassiste/chanteur en sueur, d’un guitariste imposant et d’un batteur/chanteur impérial et monstrueux.
Le final se veut un peu surprenant car Absu joue le risque de jouer un morceau pas forcément connu du public, puisque sorti sur un EP en 1998, « In the Eyes of Ioldánach« . Mais à l’origine ce morceau était apparu pour la première fois en 1995 sur la compilation légendaire « World Domination » de chez Osmose Productions. Il est d’ailleurs réapparu sur la compilation sortie en 2005 « Mythological Occult Metal: 1991-2001« . Le morceau est excellent mais pour un final (car aucun rappel ne sera joué), j’aurais préféré que le groupe s’axe davantage sur le nouvel album avec un titre tel que Circles of the Oath.
Je ne suis pas pour autant déçu mais plutôt vraiment ravi du concert d’Absu, depuis le temps que je voulais les voir sur scène. Malgré la fatigue j’aurai aimé que ça ne s’arrête pas mais il est temps de rentrer chez soi afin de se reposer après cette soirée éprouvante.
1) Apzu
2) Feis Mor Tir Na N’og (Across the North Sea to Visnech)
3) Earth Ripper
4) Night Fire Canonization
5) Swords and Leather
6) Abraxas Connexus
7) Tara (Intro)
8) Pillars of Mercy
9) Manannán
10) Highland Tyrant Attack
11) The Coming of War
12) Never Blow Out the Eastern Candle
Necronomicon était bon mais pas assez face aux deux rouleaux-compresseurs que sont Impiety et Absu. La soirée est montée au fur et à mesure en puissance pour finir en apothéose.
Rien de tel qu’une soirée old-school pour vous requinquer !
Rédigé par Metallic.
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